Le Burundi attend du Sommet de l'UA la désignation d'un nouveau facilitateur
Politique

@rib News, 12/06/2015 - Source Xinhua

Le ministère burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale a annoncé vendredi que le gouvernement attend du Sommet ordinaire de l'Union Africaine (UA) qui se tient samedi 13 juin 2015 la désignation d'un nouveau facilitateur dans le dialogue burundais.

Ce facilitateur viendrait remplacer l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies dans la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit qui vient de se retirer de la facilitation dans le dialogue entre le gouvernement, les acteurs politiques burundais, la société civile et les confessions religieuses depuis le 5 mai dernier et dont les efforts ont été récusés par l' opposition et la société civile.

"Ce Sommet pourra proposer un nouveau facilitateur qui va relancer le dialogue après que l'opposition et la société civile aient récusé l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Saïd Djinnit. On espère que ce nouveau facilitateur ne sera pas cette fois-ci refusé par l'autre partie au dialogue (l'opposition et la société civile, ndlr)", a confié à Xinhua Daniel Kabuto, porte-parole dudit ministère.

Il a aussi fait savoir qu'au cours de ce Sommet de Johannesburg, le Burundi expliquera l'arrêt de la Cour Constitutionnelle, qui autorise le Chef de l'Etat Pierre Nkurunziza à briguer un troisième mandat lors des élections du 15 juillet prochain, une candidature largement contestée par l'opposition et une partie de la société civile.

Toutefois, a indiqué Daniel Kabuto, le gouvernement reste ouvert au dialogue sur cette question, mais, précise-t-il, "l'arrêt de la Cour est sans appel".

Selon Vladmir Monteiro, porte-parole de la Mission Electorale des Nations Unies au Burundi, qui s'est exprimé ce jeudi, le travail du facilitateur contesté par l'opposition et la société civile avait été bien salué par le gouvernement, les Nations Unies et l'UA.

L'opposition et la société civile reprochent au facilitateur contesté de partialité en faveur de la partie gouvernementale, et surtout d'avoir penché en faveur de la troisième candidature du Président Pierre Nkurunziza lors du Sommet de Dar-Es-Salaam du 31 mai dernier.

Bien que valisée par la Cour Constitutionnelle, cette candidature est contestée par l'opposition et une partie de la société civile qui la considèrent comme inconstitutionnelle et contre l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation du Burundi de 2000.

La Constitution et cet Accord limitent à deux le nombre des mandats présidentiels indépendamment du mode de vote (suffrage universel direct ou suffrage universel indirect).

Le Président Pierre Nkurunziza a été élu en 2005 au suffrage universel indirect (par les membres des deux Chambres du parlement) et réélu en 2010 au suffrage universel direct (par le peuple).

Depuis le 26 avril 2015, ceux qui s'opposent à ce troisième mandat organisent des manifestations qui ont déjà emporté plusieurs dizaines de vies humaines, victimes des représailles de la police bien qu'on trouve aussi des morts du côté de cette dernière.