Une trentaine de manifestants contre le troisième mandat devant le tribunal
Justice

APA, 18-06-2015

Bujumbura (Burundi) - Une trentaine de personnes accusées d’avoir participé aux manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat ont comparu mercredi devant le tribunal de grande instance de Bujumbura, a-t-on constaté sur place.

La plupart d’entre eux ont affirmé devant les juges qu’ils ont été torturés dans les cachots du service national des renseignements. Certains avaient des blessures et marchaient en boitant.

Leurs avocats de même que le président de l’Association de défense des droits des détenus et humains, M. Pierre Claver Mbonimpa, ont laissé entendre que ces détenus ont été sérieusement torturés pour qu’ils acceptent ce dont on les accusait.

M. Mbonimpa a par ailleurs indiqué que beaucoup de détenus arrêtés durant les manifestations croupissent dans les différentes prisons, sans aucun procès, 500 sont dans la prison centrale de Mpimba, 100 dans la prison de Muramvya (centre du pays) et une vingtaine détenus à Ngozi (Nord du pays).

Ces derniers ont été arrêtés alors qu’ils fuyaient le pays et la liste n’est pas exhaustive, a encore dit M. Mbonimpa.

Il a déploré une justice à deux poids deux mesures estimant que 80 personness ont été tuées par les policiers lors de ces manifestations mais aucun élément des forces de l’ordre n’a été arrêté pour ces crimes.

Parmi ceux qui ont comparu figure un homme accusé d’avoir brulé un jeune du parti au pouvoir dans la commune urbaine de Nyakabiga, lors des manifestations ainsi qu’un jeune du Parti MSD (Mouvement pour la Solidarité et le Développement) accusé d’avoir lancé une grenade près d’un magasin chinois dans le centre ville de Bujumbura.

La confirmation ou non de leur détention sera connue sous 48 heures, indique-t-on.