Kigali manifeste contre l'arrestation à Londres de son chef des renseignements
Afrique

APA, 25-06-2015

Kigali (Rwanda) - Des centaines de Rwandais ont organisé mercredi une manifestation pour demander la libération de leur chef des renseignements, le général Karenzi Karake qui a été arrêté la semaine dernière à Londres.

Karake a été arrêté à l'aéroport de Heathrow alors qu'il s'apprêtait à retourner au Rwanda après avoir pris part à une réunion

Un mandat d'arrêt a été émis contre lui et 39 autres officiels gouvernementaux pour les tueries qui avaient suivi le génocide rwandais de 1994.

Après cette arrestation, Louise Mushikiwabo, Ministre Rwandaise des affaires étrangères a qualifié ce geste "d'outrage" et une forme de "solidarité occidentale pour humilier les Africains, (ce) qui est inacceptable".

Son avis a été soutenu par Andrew Mitchell, l'ancien Secrétaire britannique pour le développement international, qui a déclaré que cette arrestation était un "abus répréhensible" du système européen de justice.

Les manifestants, dont de hauts responsables gouvernementaux comme le maire de Kigali, de simples résidents et des hommes d'affaires se sont regroupés à l'extérieur du bureau du Haut- commissaire britannique au Rwanda avec des banderoles portant des messages exigeant la libération de Karake.

Le général Karake est accusé d'avoir ordonné des massacres du temps où il dirigeait les renseignements militaires au lendemain du génocide de 1994 contre les Tutsi, et d'avoir approuvé le meurtre de trois citoyennes espagnoles qui travaillaient pour Medicos del Mundo.

Cependant, le mandat d'arrêt doit faire l'objet de plusieurs études, suite à des informations selon lesquelles, les trois Espagnoles avaient en fait été tuées en 1997 par les miliciens extrémistes, ceux-là mêmes qui avaient orchestré le génocide.

Un extrait d'une histoire publiée par le New York Times le 20 janvier 1997 déclarait : “Dans ce qui semble être une attaque calculée contre des groupes humanitaires étrangers ici, des miliciens Hutus ont tué trois travailleurs humanitaires espagnoles et blessé gravement un Américain dans un raid nocturne qui a eu lieu dans le nord-ouest du Rwanda", ont déclaré aujourd'hui des survivants du génocide.