Burundi : le président de l'assemblée nationale s'exile en Belgique
Politique

APA, 28-06-2015

Bujumbura (Burundi) - Le président de l’Assemblée Nationale, du Burundi, M. Pie Ntavyohanyuma a officiellement annoncé ce dimanche depuis la Belgique où il séjourne sa décision de ne plus retourner dans son pays du fait de « l’insécurité grandissante et du forcing vers les élections non inclusives ».

Cette défection survient après celle du deuxième vice-président de la République, Gervais Rufyikiri, lui aussi réfugié à Bruxelles la semaine dernière.

Dans une interview accordé sur France 24, Pie Ntavyohanyuma a confirmé ce que l'on soupçonnait à Bujumbura depuis longtemps.

Il a publiquement annoncé qu'il compte parmi ceux du parti au pouvoir qui s'opposent à la troisième candidature du président Pierre Nkurunziza.

Pie Ntavyohanyuma a demandé au président Nkurunziza « de cesser ce forcing qui viole les textes fondamentaux de la République, à savoir la Constitution et les Accords d' Arusha », lesquels, a-t-il dit, avaient favorisé un ‘'miracle de cohabitation pacifique entre les différentes composantes de la nation Burundaise''.

Pie Ntavyohanyuma a également demandé au président Nkurunziza de retirer sa candidature qu' il "juge illégale."

Il avait voyagé mercredi dernier officiellement pour aller se faire soigner.

Le président du Sénat, Gabriel Ntisezerana aurait également quitté le pays il y a une semaine. Des rumeurs indiquent qu'il aurait également fui le pays

Les proches du président Nkurunziza continuent de fuir le pays à la veille des élections locales contestées par une partie de la population.

Les Burundais de la capitale, Bujumbura guettent avec angoisse le jour du vote, car la date de sa tenue divise le pouvoir et l'opposition.

Le principal argument agité par le gouvernement pour rejeter toute idée d'un nouveau report du calendrier électoral est qu'il doit éviter tout vide institutionnel.

D'où sa décision de maintenir les législatives et communales ce lundi et la présidentielle au 15 juillet, malgré les demandes répétées de la communauté internationale.

Le groupe de facilitation du dialogue interburundais qui a réitéré cet appel sans résultat, a assuré qu'avec sa proposition de regrouper les élections législatives, communales et présidentielle au 30 juillet, il n'y aurait pas eu de vide institutionnel tant invoqué par le pouvoir.

Deux mois de manifestations pacifiques n'ont pas fléchi l'avis du président Pierre Nkurunziza pour qu'il retire sa troisième candidature contestée non seulement au sein de son propre parti, mais également au sein de l'opposition et la société civile.

La population craint que les manifestations pacifiques ne se substituent à une guerre civile.