10.000 Burundais réfugiés à l'étranger durant le week-end avant les élections
Sécurité

@rib News, 30/06/2015 – Source AFP

Près de 10.000 Burundais ont fui leur pays le week-end dernier, avant la fermeture des frontières dimanche soir par le Burundi pour les élections législatives et communales de lundi, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"Les frontières doivent rouvrir" mardi soir, a déclaré la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse. Selon elle, les autorités burundaises ont affirmé que la fermeture des frontières pendant des élections était une "pratique commune".

Mme Fleming a souligné que le HCR recommandait toujours aux pays traversant des "turbulences", comme le Burundi actuellement, de ne pas entraver le droit des civils à aller trouver refuge ailleurs.

Sur les près de 10.000 réfugiés, plus de 6.000 sont arrivés en Tanzanie et plus de 3.000 au Rwanda.

Lundi, malgré la fermeture des frontières, certains Burundais sont parvenus à quitter le pays en traversant notamment des forêts: 777 sont entrés au Rwanda et plus de 2.000 en Tanzanie.

Certains ont expliqué que les routes burundaises étaient fermées et que les personnes suspectées de se diriger vers les frontières étaient sorties de force des bus. D'autres disent avoir dû marcher pendant plusieurs heures, souvent à travers les broussailles pour ne pas attirer l'attention de la police et des milices, pour rejoindre la Tanzanie.

Au total, environ 144.000 Burundais ont fui vers les pays voisins depuis le début des troubles dans leur pays, en avril dernier.

Fin mai, le HCR et ses partenaires humanitaires ont lancé un plan d'intervention de 207 millions de dollars pour aider les réfugiés burundais, mais seuls 13% des fonds ont été recueillis jusqu'à présent.

La plupart des réfugiés sont en Tanzanie (66.612) et au Rwanda (56.508), d'autres en République démocratique du Congo (11.500), en Ouganda (9.038) et en Zambie (400). La majorité sont des femmes et enfants, mais "récemment nous avons vu une augmentation du nombre d'hommes qui arrivent" et disent craindre une intensification des violences durant la période électorale, a dit Mme Fleming.

Ces scrutins législatifs et communaux marquent la première étape d'un processus électoral controversé au Burundi, dont la prochaine sera la présidentielle prévue le 15 juillet. Le président Pierre Nkurunziza y briguera un troisième mandat, contraire à la Constitution selon l'opposition et la société civile. Cette candidature a déclenché fin avril un mouvement de contestation populaire émaillé de violences qui ont fait au moins 70 morts.