Burundi : Violents combats à Bujumbura entre un groupe armé et la police
Sécurité

France 24, 01/07/2015

De violents combats ont opposé mercredi des hommes armés à la police à Bujumbura, dans le quartier de Cibitoke, un des fiefs de la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.

Un groupe armé a affronté la police, mercredi 1er juillet, à Bujumbura, plus précisément dans le quartier de Cibitoke, un des fiefs de la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. La police burundaise a affirmé que le groupe avait été "neutralisé", et que cinq assaillants avaient été tués.

"Ces incidents sont intervenus à quelques kilomètres du stade où se déroule le 53e anniversaire de l'indépendance du Burundi", a indiqué Mehdi Meddeb, l'envoyé spécial de France 24 au Burundi, qui s'est dit "surpris par des rafales d'armes automatiques" en arrivant sur les lieux. "Ces violences prouvent que la crise n'est absolument pas terminée", a-t-il ajouté.

"Ratissage" du quartier

Toujours selon la police, quatre policiers, mais aussi des civils - habitants du quartier - ont également été blessés. Aucune source indépendante n'était en mesure de confirmer le bilan. "Les habitants sont terrorsiés, ils ont peur, ils se cachent", a précisé le journaliste de France 24.

Les affrontements armés ont débuté après que trois grenades ont été lancées mercredi matin contre une patrouille de police, blessant deux policiers, a précisé l'une des sources policières, s'exprimant sous couvert d'anonymat. La police a alors entamé un "ratissage" du quartier et s'est heurtée à un groupe "lourdement armé", selon cette même source qui a assuré qu'un fusil d'assaut et un lance-roquette RPG avaient été saisis.

Résultats des législatives

Ces affrontements interviennent alors que le petit pays d'Afrique des Grands lacs attend les résultats des législatives et communales de lundi 29 juin, boycottées par l'opposition et décriées par la communauté internationale.

Le Burundi, à l'histoire post-coloniale marquée par les massacres et une longue guerre civile (1993-2006), est plongé dans une grave crise politique depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé fin avril sa candidature à un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires, à la présidentielle prévue le 15 juillet.

Mercredi, le pays, ex-protectorat belge, célèbre sa fête nationale. Le président Nkurunziza assiste à un défilé militaire et civil dans un stade du centre de la capitale, placé sous très haute sécurité. Des vitres pare-balles entourent la tribune présidentielle et tous les invités ont été fouillés.