Les dirigeants de l’EAC appellent au report des élections au Burundi
Diplomatie

@rib News, 06/07/2015 – Source Xinhua

L e 3ème sommet des chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE/EAC) sur la crise politico-sécuritaire burundaise qui secoue le Burundi depuis plus de deux mois, appelle lundi le Burundi à reporte des élections générales de deux semaines jusqu’au 30 juillet pour que les deux parties en conflit puissent trouver un consensus. Les élections étaient prévues pour le 15 juillet.

A la fin du sommet tenu à Dar-Es-Salaam (Tanzanie), les dirigeants de l’EAC ont nommé le président ougandais Yoweri Museveni (photo) au poste de médiateur dans les pourparlers entre les deux parties rivales.

Le 25 avril 2015 à Bujumbura, la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD; parti au pouvoir), a désigné le président Nkurunziza pour briguer un 3e mandat présidentiel.

Toutefois, l'opposition estime que le nouveau mandat présidentiel du président Nkurunziza pour juin 2015, viole la constitution et l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi (AAPRB) signée le 28 août 2000 sous l'égide de Nelson Mandela, premier chef d'Etat sud-africain post-régime d'apartheid.

Selon un communiqué lu par le secrétaire général de l’EAC Richard Sezibera, le sommet a abouti à un consensus qu’après les élections générales, le gouvernement qui sera élu devra respecter l’AAPRB.

Le président Nkurunziza, retenu par la campagne pour l'élection présidentielle du 15 juillet prochain, s'est fait représenter dans ces assises régionales sur le Burundi, par son conseiller en communication, Willy Nyamitwe, la ministre en charge des Affaires de l’EAC, Léontine Nzeyimana, et le ministre des Affaires Etrangères, Alain-Aimé Nyamitwe.

Le 10 juin dernier, le président Nkurunziza a signé un décret portant mise en place d'un nouveau calendrier électoral fixant les doubles élections des conseillers communaux et des députés au 29 juin 2015, l'élection présidentielle au 15 juillet 2015 et les élections des sénateurs au 24 juillet prochain.

Le lendemain, le ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, a signalé que ce calendrier revêtait un caractère " inamovible" en raison de l'imminence de fin de mandats pour les institutions élues en 2010, soit le 9 août 2015 pour le parlement et le 26 août 2015 pour le président de la république.

Toutefois, du 23 au 26 juin 2015 à Bujumbura, les travaux de l'ECIF sur le Burundi, sous la direction du Pr Bathily, ont proposé un nouveau report des élections de telle sorte que tous les scrutins puissent se tenir simultanément le 31 juillet prochain.

Selon la déclaration préliminaire de la MENUB, " l'environnement n'était pas propice pour d'élections libres, apaisées, crédibles et inclusives". Le gouvernement burundais a rejeté aussitôt ce rapport d'observation de la MENUB en lui reprochant " d'être tendancieux" et "d'être téléguidé de l'extérieur".