Burundi : Violences dans le camp de Bwagiriza ouvert aux réfugiés congolais
Sécurité

UNHCR - 18 Oct 2009

Burundi : L’UNHCR condamne les actes de violence par des réfugiés sur le personnel humanitaire, la police et un des leurs

Bujumbura -- L'UNHCR, conscient des tensions au niveau du camp de Bwagirisa à la suite des transferts depuis le 30 septembre des réfugiés de Gihinga, condamne cependant les actes de violence perpétrés par un groupe de réfugiés contre le personnel de l'ONG CNR (Conseil Norvégien pour les Réfugiés), le chef du bureau de l'UNHCR de Ruyigi, la police déployée dans le camp ainsi qu'un réfugié cette semaine dans le camp de Bwagirisa en province de Ruyigi.

« Comme il est de la responsabilité de l'UNHCR de s'assurer notamment que les réfugiés sont protégés contre toute forme de violence et vivent dans un environnement qui remplit toutes les conditions de sécurité, il est aussi de notre devoir de nous assurer que tout le personnel humanitaire et tous ceux qui aident à la protection et l'assistance des réfugiés travaillent en sécurité. C'est pourquoi nous condamnons vivement tous les actes de violence de ces derniers jours. Nous appelons par conséquent tous les réfugiés au respect de la loi burundaise», a dit Clémentine Nkweta-Salami, Représentante de l'UNHCR au Burundi.

En date du 14 octobre 2009, un groupe de réfugiés dernièrement arrivés du camp de Gihinga, a gravement blessé un autre réfugié venu volontairement du même camp avec les premiers convois. Grâce à l'intervention rapide de l'unité de police du camp, un des agresseurs a pu être identifié et arrêté le 15 octobre.

Le 15 octobre 2009, un autre groupe de réfugiés a poursuivi à l'aide de machettes et de pierres, un des membres du personnel de CNR lors de l'attribution de maisons individuelles aux familles qui venaient d'arriver. Des pierres ont été aussi lancées sur les policiers venus secourir le personnel de CNR, blessant l'un d'entre eux.

Au vendredi 16 octobre 2009, 651 personnes des 1.042 réfugiés arrivés les 11, 12 et 15 octobre avaient déjà reçu leurs vivres. La distribution de vivres pour les quelque 400 réfugiés restant allait reprendre lorsque le chef du Bureau de l'UNHCR à Ruyigi et un agent de CNR ont fait l'objet de jets de pierres. Des menaces de mort ont été proférées à l'encontre du chef du bureau de l'UNHCR. La cause de ces actes semble être le refus de la vérification préalable des listes des bénéficiaires par les réfugiés. Cette vérification est nécessaire pour confirmer les effectifs selon les procédures en vigueur.

Avec l'intervention des forces militaires et policières, le chef de bureau de l'UNHCR et les agents des partenaires (CNR) ont pu quitter le camp sains et saufs.

Avec les efforts soutenus du Gouverneur de la province de Ruyigi, des Commissaires provincial et régional en étroite collaboration avec l'UNHCR et les partenaires, un contact a été établi avec des représentants de la communauté réfugiée. Le calme est revenu au camp et les activités d'assistance ont pu reprendre ce dimanche 18 octobre 2009.

L'UNHCR voudrait une fois encore appeler les réfugiés à s'abstenir de tout acte de violence et à respecter la loi du pays d'asile.

Le camp de Bwagiriza a été ouvert le 19 mai 2009. Il abrite environ 2.300 réfugiés congolais dont quelque 1.600 venus de l'ancien camp de Gihinga (Mwaro).

L'UNHCR réitère ses remerciements au Gouvernement du Burundi tant au niveau central que provincial pour son appui continu aux opérations de l'UNHCR et particulièrement à la sécurité dans les camps.

L'UNHCR Burundi assiste et assure la protection de quelque 31.000 réfugiés dont la majorité est originaire de la RDC dans quatre camps et en milieu urbain.