Burundi : vers la formation d'une alliance d'opposants et dissidents en exil
Politique

@rib News, 16/07/2015 – Source AFP

L'opposant burundais en exil Alexis Sinduhije a annoncé la création d'une alliance d'opposants et dissidents en exil, visant à "faire partir" le président Pierre Nkurunziza du pouvoir, s'il le faut par la force, mercredi soir sur la chaîne de télévision France 24.

"L'objectif global c'est de faire partir Nkurunziza, il n'est plus crédible", a explique M. Sindhije selon les extraits diffusés de cet entretien. "J'ai l'impression que la seule voie ça sera malheureusement la violence".

"Nous sommes toujours prêt à un dialogue", a-t-il assuré. "Nous avons cherché à nous exprimer politiquement par des voies pacifiques, en faisant des manifestations pacifiques qu'il a réprimées (...) nous avons tout essayé et nous allons continuer, mais à l'impossible nul n'est tenu".

M. Nkurunziza "peut partir maintenant et être remercié par les Burundais pour avoir préservé les vies des gens, il peut aussi refuser de partir et il partira par la force".

Le Burundi est confronté depuis fin avril à une contestation émaillée de violences meurtrières contre la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par ses adversaires, à la présidentielle du 21 juillet.

Dans les extraits diffusés par France 24, M. Sinduhije, président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) qui a été un acteur majeur des manifestations anti-Nkurunziza ayant agité quasi-quotidiennement Bujumbura entre fin avril et mi-juin, n'a pas nommé les membres de cette alliance, mais a affirmé être "avec les généraux" qui ont tenté un coup d'Etat militaire ayant échoué le 13 mai.

Ces généraux "font partie des gens qui veulent faire partir Nkurunziza et donc nous sommes dans le même bateau", a déclaré M. Sinduhije exilé depuis des affrontements en 2014 entre la police et des militants de son parti, sévèrement réprimés.

Selon l'hebdomadaire est-africain The East African, cette alliance regroupe outre M. Sinduhije, l'ancien second Vice-président burundais Gervais Rufyikiri et l'ancien président de l'Assemblée nationale Pie Ntavyohanyuma, deux caciques du régime, opposés à un troisième mandat de M. Nkurunzizase, qui se sont exilés en Belgique fin juin.

Y figure aussi Hussein Radjabu, ancien proche de M. Nkurunziza tombé en disgrâce et incarcéré, en exil depuis son évasion de prison début mars.

Opposants et dissidents en exil vont se "retrouver dans une capitale africaine, je crois que ce sera Addis Abeba, capitale de l'Union africaine (...) pour donner une forme officielle à ce conseil et consolider ce comité", a poursuivi M. Sinduhije sur France 24.

Willy Nyamitwe, conseiller de M. Nkurunziza a réagi en estimant sur France 24 que ces "gens ne sont pas capables de déstabiliser le pays".