Prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique : pas de lauréat en 2009
Afrique

@rib News, 21/10/2009 - D’après Associated Press et AFP

Mo IbrahimEt le lauréat du prix 2009 de la Bonne gouvernance africaine est... personne. Les organisateurs de l'Ibrahim Prize for Achievement in African Leadership, doté de plus de 5 millions de dollars, ont annoncé lundi ne pas avoir trouvé d'ancien dirigeant suffisamment méritant cette année.

Ce prix, fondé en octobre 2006 par Mo Ibrahim, magnat britannique des télécommunications d'origine soudanaise, est décerné à d'anciens chefs d'Etat ou de gouvernement de pays de l'Afrique subsaharienne qui ont été élus démocratiquement et ayant quitté le pouvoir dans les trois dernières années -ce qui élimine ceux qui s'accrochent au pouvoir.

Destiné à donner l'exemple aux dirigeants africains en exercice, ce prix est doté de 5 millions de dollars (3,5 millions d'euros) sur dix ans, puis 200.000 dollars (environ 134.000 euros) par an à vie.

"J'ai été très clair quand j'ai créé la Fondation sur le fait qu'il pourrait ne pas y avoir de lauréat certains années, et c'est le cas cette année", a commenté Mo Ibrahim.

Le comité du prix était présidé cette année par l'ancien secrétaire général des Nations unies et prix Nobel de la Paix Kofi Annan, et comprenait notamment le Finlandais Martti Ahtisaari et l'Egyptien Mohamed ElBaradeï, ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), tous deux Nobel de la Paix, ainsi que l'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson.

Cette dernière a lancé qu'il n'y aurait "pas eu forcément beaucoup" de nominés cette année s'il avait fallu décerner un prix de la bonne gouvernance en Europe.

L'ancien président du Botswana, Ketumile Masire, membre du conseil d'administration de la Fondation Mo Ibrahim, a expliqué lors d'une conférence de presse à Londres que le comité, indépendant du conseil, avait étudié les dossiers de "quelques candidats crédibles" sans être convaincu. Il n'a pas précisé pourquoi.

"Le comité décernant le prix n'est pas parvenu à trouver un lauréat", a expliqué M. Masire, lors d'une conférence de presse. Le comité a ajouté qu'il ne pouvait révéler les raisons de ce résultat, en raison de la confidentialité des délibérations.

La Fondation, a ajouté M. Masire, a toutefois "pris note des progrès réalisés par la gouvernance dans certains pays africains, et constaté avec inquiétude les récents reculs dans d'autres pays".

En octobre 2007, Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique, était devenu le premier lauréat. En 2008, l'ancien président du Botswana, Festus Mogae, avait reçu le prix.