Burundi : une élection présidentielle tendue
Politique

@rib News, 21/07/2015 – Source The Associated Press

Les Burundais ont commencé à aller voter dans un climat tendu à l’élection présidentielle, mardi, après une nuit de violences qui a fait trois morts, dont deux policiers.

Un conseiller du président sortant contesté Pierre Nkurunziza, a annoncé que deux agents avaient été abattus dans la nuit de lundi à mardi, alors que le corps d’un homme identifié au mouvement d’opposition a été retrouvé dans une rue de la capitale. Le gouvernement et l’opposition s’accusent mutuellement d’avoir initié les tirs.

Des coups de feu et des explosions pouvaient encore être entendus à l’ouverture des bureaux de scrutin, entre 6 h et 7 h.

Le président Nkurunziza, a annoncé il y a quelque temps qu’il se présentait pour un troisième mandat, une décision que ses détracteurs jugent inconstitutionnelle. Plusieurs manifestations violentes ont éclaté dans les rues au cours des dernières semaines. Le soulèvement a culminé avec la tentative de coup d’État, en mai, qui avait finalement été écrasée par les forces fidèles au président.

Avec les militants des partis d’oppositions qui ont déjà annoncé qu’ils boycotteraient l’élection et le retrait de certains candidats à l’élection présidentielle, M. Nkurunziza pourrait être réélu sans difficulté.

Trois jours avant l’élection, trois candidats qui briguaient la présidence du Burundi ont annoncé qu’ils abandonnaient la course. Ils ont expliqué dans une lettre adressée à la Commission électorale que le contexte politique et sécuritaire actuel ne permettrait pas la tenue d’élections libres et équitables dans ce pays d’Afrique de l’est.

Parmi le peu d’électeurs qui s’étaient rendus aux urnes dans la capitale, à Bujumbura, au début de la journée, plusieurs tentaient d’effacer l’encre sur leurs doigts par crainte de représailles.

En revanche, dans la région natale du président, au nord du pays, un taux de participation élevé a été observé.

«Ces élections démontrent que la démocratie s’améliore au Burundi», a affirmé le président Nkurunziza, à sa sortie du bureau de l’école Buye, dans la région de Ngozi.

Un peu plus du tiers des quelque 10 millions d’habitants du Burundi sont appelés aux urnes, mardi.

Plusieurs craignent que le résultat des élections n’entraîne encore davantage de violences au pays. Depuis son indépendance de la Belgique en 1961, le Burundi a subi quatre coups d’État et une guerre civile qui a fait environ 250 000 victimes.

Par Tom Odula