Burundi : Nouvelle campagne de désarmement, un pas de plus vers la paix ?
Sécurité

MISNA, 23/10/2009

Une nouvelle campagne de désarmement volontaire de la population a été engagée dans le pays le 20 octobre; tous les porteurs d’armes légères et de munitions ont jusqu’à mercredi prochain minuit pour les remettre à la Commission chargée du désarmement ou au bureau de police le plus proche.

Comme prévu par le nouveau code pénal, à l’échéance de ce délai toute personne retrouvée en possession d’armes est passible d’une amende et d’une peine de prison allant de deux à 10 ans.

Jusqu’ici les sources gouvernementales ont soutenu que la nouvelle campagne donne d’excellents résultats.

Contactées par la MISNA, des sources missionnaires à Bujumbura ont donné un jugement plus modéré, soulignant que le nombre d’armes récupérées est encore trop limité pour se prononcer; au contraire, des rumeurs en circulation depuis plusieurs jours semblent indiquer une distribution d’armes présumée – sans doute celles préalablement remises aux autorités – de la part des services secrets à des ex-combattants invités à "collaborer".

Avec une histoire à l’enseigne des conflits et des violences – depuis l’indépendance en 1962 jusqu’aux derniers accords de cessez-le-feu de 2009, signés par la rébellion des Forces nationales de libération (Fnl) – nombre de civils et d’ex-rebelles possèdent encore des armes; les agressions et les épisodes de violence armée sont fréquents dans le pays.

Selon le rapport d’une organisation non-gouvernementale burundaise, l’Observatoire de l’action gouvernementale (Oag), durant le premier semestre de cette année, 257 personnes ont été assassinées pour des motifs politiques ou dans des épisodes de criminalité, avec une moyenne de 43 homicides par jour. [CC] [VV]