La CIRGL garde finalement son siège à Bujumbura
Cooperation

PANA, 25 juillet 2015

Le secrétariat de la conférence internationale de paix dans la région des Grand Lacs maintient son siège au Burundi

Bujumbura, Burundi - Le secrétariat de la conférence internationale de paix dans la région des Grands Lacs (Cirgl) a inauguré vendredi les bureaux d’un nouveau siège plus spacieux, sur la prestigieuse avenue du Japon, dans le centre-ville administratif de Bujumbura, annulant du coup une précédente décision de se délocaliser ailleurs par peur de l’insécurité liée aux violentes manifestations de rue qui ont éclaté, fin avril dernier, suite à l’officialisation de la candidature du chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, à un troisième mandat controversé dans les milieux de l’opposition et des organisations de la société civile.

Le gouvernement burundais avait désapprouvé énergiquement la décision de la Cirgl de se délocaliser ailleurs au risque de semer la panique dans le reste des milieux diplomatiques à Bujumbura qui n’ont pas tardé à leur tour de renvoyer les « personnels non essentiels », comme dans le cas de ceux de l’Union européenne (Ue) ou encore des Etats-unis d’Amérique.

La Cirgl est une importante organisation sous-régionale qui comprend onze Etats membres à savoir: l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie.

La création de la Cirgl a été motivée par le souci de gérer et mettre fin aux nombreux conflits politiques parfois imbriqués et contagieux qui ont marqué la Région des Grands Lacs au cours de ces deux dernières décennies et dont le plus marquant reste le génocide rwandais de 1994 qui occasionna plus de 800.000 victimes et renforça l’instabilité politique en République Démocratique du Congo.

Les textes fondateurs de la Cirgl indiquent que sa création résulte encore de la reconnaissance de la dimension régionale de ces conflits et de la nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix et le développement durable dans la région.

Plus récemment encore, la Cirgl a joué un rôle actif au sein d’une médiation internationale conjointe avec l’organisation des Nations unies (Onu), l’organisation de l’Union africaine (Ua) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (Cae) pour tenter de sortir le Burundi de la grave crise politique sans précédent qui dure depuis bientôt trois mois.

Lors de l’inauguration du nouveau siège (un don du gouvernement burundais) à Bujumbura, le secrétaire exécutif de la Cirgl, le Congolais Ntumba Luaba, a assuré que son organisation allait continuer à aider le pays hôte dans la recherche et la consolidation de la paix.

La cérémonie d’inauguration du siège a eu lieu en présence du ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Aimé Nyamitwe, et du corps diplomatique et des institutions internationales accrédités au Burundi.

Le chef de la diplomatie burundaise a remercié les États membres de la Cirgl pour avoir soutenu le processus électoral en cours au Burundi en envoyant, entre autres, des observateurs électoraux sur place.

Le ministre Nyamitwe a encore remercié la Cirgl pour l’envoi d’experts du « Mécanisme conjoint » sur des questions de sécurité pour vérifier les allégations persistantes au sujet de la présence au Burundi des éléments négatifs des forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdl, anciens miliciens auteurs du génocide de 1994 au Rwanda voisin).

« Le gouvernement attend impatiemment les conclusions finales afin que la vérité soit connue » sur cette question qui a quelque peu tendu les relations habituelles de bon voisinage entre le Burundi et le Rwanda ces derniers temps, a-t-il souligné.

Le Rwanda est encore accusé à demi-mots d’abriter des généraux de l’armée nationale parmi les putschistes qui ont profité de la crise au Burundi pour tenter un coup de force manqué contre le régime en place au Burundi.

Les mutins du mois de mai ont revendiqué une récente attaque armée contre les provinces burundaises frontalières avec le Rwanda.

Des dizaines de milliers de réfugiés burundais se sont également retrouvés du jour au lendemain sur le sol rwandais à cause de la crise préélectorale dans le pays d’origine.