Un partisan de l'opposition tué par balle en pleine rue au Burundi
Sécurité

@rib News, 23/07/2015 – Source The Associated Press

Un partisan de l'opposition au Burundi a été tué par balle mercredi soir, selon des témoins, alors que le pays attend les résultats de l'élection présidentielle après les troubles causés par la candidature contestée du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.

Les résultats de l'élection présidentielle devraient être annoncés vendredi matin. Les observateurs s'attendent à ce que le président sortant soit réélu parce que certains groupes d'opposition ont boycotté le scrutin. L'un des leaders de l'opposition, Agathon Rwasa, a déclaré que sa campagne avait été paralysée par les agences de sécurité du gouvernement. Les opposants jugent que la volonté de M. Nkurunziza d'obtenir un troisième mandat est inconstitutionnelle.

Plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont estimé que l'élection présidentielle n'était pas crédible à cause de l'intimidation du gouvernement.

Des centaines de personnes en colère ont assisté jeudi aux funérailles d'Emmanuel Ndereyimana, qui était membre du groupe politique de M. Rwasa. M. Ndereyimana organisait des manifestations contre la candidature du président Nkurunziza, a déclaré un voisin, Abdul Cimpaye.

M. Ndereyimana a été abattu devant la résidence de ses parents dans le quartier Kinama, à Bujumbura. Les assaillants, qui seraient membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti présidentiel, ont ensuite lancé une grenade sur son corps, selon M. Cimpaye.

Le Burundi est déstabilisé par les violences depuis le mois d'avril, quand le parti au pouvoir a annoncé que M. Nkurunziza serait candidat pour un troisième mandat. Les manifestations ont fait au moins 100 morts. Des soldats ont tenté de mener un coup d'État en mai, mais la tentative de putsch a été rapidement déjouée par les forces fidèles au président. À la veille des élections, deux policiers et un responsable de l'opposition ont été tués.

Plusieurs craignent que la volonté de M. Nkurunziza de se maintenir au pouvoir mène à un nouveau conflit au Burundi. Depuis son indépendance en 1962, le pays a vécu quatre coups d'État et une guerre civile qui a fait quelque 250 000 morts.

Un leader de l'opposition a affirmé que la réélection de M. Nkurunziza pourrait provoquer une rébellion.