Burundi : L’UPRONA-Nditije ne sait plus désormais sur quel pied danser
Politique

RFI, 30-07-2015

Burundi : Agathon Rwasa devient vice-président de l’Assemblée nationale

Au Burundi, Agathon Rwasa a été élu premier vice-président de l’Assemblée nationale par 108 voix sur 112, dont celles des députés du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. Agathon Rwasa était parmi les leaders de l’opposition à dénoncer la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel. Il avait également affirmé ne pas reconnaître les résultats de l’élection présidentielle du 21 juillet dernier.

Les événements se sont accélérés ces derniers jours au Burundi. Le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a intégré l’Assemblée nationale lundi. Aujourd’hui, l’élection du bureau est allée très vite. Dans cette Assemblée totalement dominée par le parti au pouvoir qui compte 86 sièges sur les 121, Agathon Rwasa ne pouvait compter que sur 19 députés. Mais il n’y a pas eu de débat. L’élection a été rapide et Agathon Rwasa, qui était seul candidat en lice pour le poste de premier vice-président, a donc été élu.

C’est le signe d’un accord entre le pouvoir et Agathon Rwasa. Il y a eu un seul candidat pour chaque poste. Pascal Nyabenda, le président du CNDD-FDD, était seul candidat pour le poste de président et le tout puissant ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana, seul candidat pour le poste de deuxième vice-président. C’est vu comme un signe d’apaisement en faveur de l’opposition. Autre signe d’un accord, Agathon Rwasa a été mieux élu que le président du CNDD-FDD, Pascal Nyabenda. Il a obtenu 108 voix, alors que Pascal Nyabenda en a obtenu 101.

Que va-t-il obtenir en échange ? Personne ne le sait pour le moment. Toujours est-il que son entrée dans l’institution a été ressentie comme un véritable séisme au Burundi et elle divise son parti entre ceux qui applaudissent et ceux qui le maudissent. C’est un rude coup pour l’opposition qui se sent orpheline de sa principale figure. Reste que l'Union pour le progrès national (Uprona), non reconnue par le pouvoir et qui a passé une alliance avec lui, ne sait plus désormais sur quel pied danser alors que le pouvoir jubile.