La tension monte au Burundi
Sécurité

@rib News, 03/08/2015 – Source The Associated Press

Des coups de feu ont retenti dans la capitale du Burundi dimanche soir, dans la foulée de l’assassinat d’un puissant général qui était très proche du président Pierre Nkurunziza.

M. Nkurunziza, qui a été reporté au pouvoir le mois dernier lors d’un scrutin controversé, a déclaré à la télévision qu’il a ordonné à la police de retrouver d’ici dix jours les responsables de l’assassinat du lieutenant-général Adolphe Nshimirimana.

Le meurtre du général Nshimirimana — le principal conseiller présidentiel en matière de sécurité intérieure — pourrait donner lieu à des représailles et alimenter la violence qui secoue le pays depuis que M. Nkurunziza a remporté un troisième mandat.

Le général Nshimirimana a été abattu tôt dimanche par des tireurs qui se trouvaient à bord d’une voiture. Lea assaillants ont aussi lancé une grenade dans son véhicule. Le décès du général a été constaté à l’hôpital.

La violence se poursuit dans certains quartiers de Bujumbura. Trois policiers ont été blessés par une grenade à Cibitoke, et un civil a été blessé par une balle à Jabe lors d’une opération de désarmement menée dimanche soir, selon un porte-parole de la police.

Une représentante du groupe Human Rights Watch, Carina Tertsakian, a expliqué que le général Nshimirimana comptait parmi les conseillers les plus impitoyables du président Nkurunziza. Son influence aurait augmenté quand des manifestations populaires ont éclaté pour chasser le président du pouvoir après deux mandats.

Elle a ajouté que la réputation brutale du général Nshimirimana en faisait un «intouchable» qui ne rendait de comptes à personne.

Human Rights Watch a recueilli de nombreuses informations associant le militaire à des actes de torture, à des meurtres, à l’arrestation d’opposants présumés et à d’autres exactions au fil des ans, a dit Mme Tertsakian.

Le général Nshimirimana — l’ancien chef d’état-major de l’armée et l’ancien chef des services de renseignements — aurait aidé à faire échouer une tentative de coup d’État contre M. Nkurunziza en mai.