Burundi : Le président de l’Assemblée nationale en tournée dans la sous-région
Diplomatie

PANA, 03 septembre 2015

Bujumbura, Burundi - Le président de l’Assemblée nationale du Burundi, Pascal Nyabenda, a quitté Bujumbura mercredi pour une tournée qui le conduira successivement à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, et à Nairobi, au Kenya, apprend-on de la radio nationale du Burundi (gouvernementale), sans plus de précisions sur l’objet exact de ce périple de six jours.

C’est la seconde sortie dans la sous-région du président de l’Assemblée nationale depuis la fin du processus électoral controversé de ces deux derniers mois et dans lequel se sont fortement impliqués, mais sans succès, les chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est dont font partie les pays qu’il compte visiter.

La médiation sous-régionale n’est pas parvenue à convaincre l’opposition burundaise de participer aux différents scrutins des élections générales de cette année dont la présidentielle controversée à laquelle le chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, a pris part pour un troisième mandat jugé "inconstitutionnel" et contraire à l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale.

M. Nyabenda s’était rendu vers la fin du mois de juillet dernier à Kampala, en Ouganda, auprès du chef de l’Etat ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, par ailleurs médiateur attitré de la Communauté de l’Afrique de l’Est dans la crise burundaise.

Le vice-président de l’Assemblée nationale, l’un des poids lourds de l’opposition qui a accepté de collaborer avec les institutions issues des élections qu’il avait boycottées, Agathon Rwasa, était de la délégation qui a rendu dernièrement visite au président ougandais.

La délégation est toutefois rentrée sans avoir rencontré le médiateur ougandais qui se trouvait à Juba, la capitale du Soudan du Sud,  pour assister à la signature de l’accord de paix inter-soudanais, a déclaré à la presse, à son retour de Kampala, le président de l’Assemblée nationale burundaise.

D’après M.Nyabenda, il était question de remercier le chef de l’Etat ougandais pour son implication dans le processus de dialogue inter-burundais et de lui dire qu’un bon nombre d’obstacles dans le processus électoral ont été surmontés avec la tenue des élections et la mise en place d’un "gouvernement d’union nationale".

Le contexte post-électoral reste explosif au Burundi et la Communauté de l’Afrique de l’Est devrait reprendre ses bons offices dans la crise burundaise comme le lui demandait récemment, dans une déclaration conjointe, le groupe des envoyés spéciaux des Nations unies, de l’Union africaine (Ua), de l’Union européenne (Ue) et des Etats-unis d’Amérique dans la région des Grands Lacs.

C’est dans cette perspective de la reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition que les observateurs attentifs aux développements sur la scène politique du Burundi inscrivent les tournées dans la sous-région du président de l’Assemblée nationale pour tâter le terrain.

La Communauté est-africaine s’était montrée fortement divisée entre les pays bienveillants envers le troisième mandat controversé du Président Nkurunziza, comme la Tanzanie, et le Rwanda, qui y était hostile; les positions de l’Ouganda et du Kenya restaient mitigées.

La Tanzanie s’est même empressée de faire accréditer auprès du Burundi un nouvel ambassadeur dès le lendemain de l’investiture du Président Nkurunziza.