La politique domine la Une des quotidiens burundais
Société

APA, 07-09-2015

 Bujumbura (Burundi) - Les déboires en Europe des personnalités opposées au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, la participation à New York deuxième vice-président de l’Assemblée nationale à la IVème conférence des présidents des parlements, sont les sujets au menu de la presse burundaise de ce lundi.

Le journal indépendant Iwacu écrit que l'ancien président Sylvestre Ntibantunganya en visite en Belgique vendredi a été arrêté pendant deux heures à l'aéroport de Zaventem par Interpol.

S'adressant au journal, cette personnalité qui s'est prononcé contre la troisième candidature de Pierre Nkurunziza a indiqué que « Interpol doit savoir qu'il est au service des citoyens du monde et non des gouvernements. »

"Ce fût une grande surprise pour moi parce que je ne m'accusais de rien », a-t-il dit.

"Ce sont certainement les autorités burundaises qui ont demandé à Interpol d'arrêter certaines personnalités dont moi-même."

D'après lui, c'est du harcèlement de tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, se sont opposés au troisième mandat : "On l'a vu déjà chez les frondeurs du Cndd-Fdd, on le voit aussi à l'intérieur du pays chez quelques opposants politiques et défenseurs des droits de l'homme." Ce qui est plus grave, s'inquiète-t-il, ce sont les assassinats ciblés.

Pour M. Ntibantunganya, "cette situation est consécutive au troisième mandat illégal de Pierre Nkurunziza".

Il a interpellé Interpol en ces termes : "C'est une organisation internationale qui devrait normalement œuvrer pour la sécurité de tous les citoyens du monde. Il doit cesser d'être un instrument de tel ou tel autre pouvoir."

Il a rappelé qu'un ancien président de la République ne peut pas être traité de la sorte : "C'est inacceptable et incompréhensif."

Le journal Iwacu citant le conseiller principal à la présidence de la République chargé de l'Information, M. Willy Nyamitwe, a écrit que ce dernier a parlé, "d'une erreur qui s'est produite avec l'arrestation de M. Ntibantunganya".

Il a avoué toutefois, qu'une liste des personnes soupçonnées d'avoir participé au putsch du 13 mai et impliquées dans les violences a été dressée.

M. Nyamitwe a par ailleurs affirmé que le Général Moise Nzeyimana et M. Onésime Nduwimana respectivement ancien chef du protocole du président Nkurunziza et ancien porte-parole du parti Cndd-Fdd, figurent sur cette liste.

Selon lui, le premier est soupçonné d'avoir participé au putsch du 13 mai et le second serait poursuivi pour des crimes économiques : "Nous demandons à Interpol et aux pays voisins d'aider pour que toutes les personnes recherchées soient arrêtées et traduites devant la justice.", a lancé M. Willy Nyamitwe.

Le Journal gouvernemental le Renouveau a écrit quant à lui, sur la visite que le deuxième vice-président de l'assemblée nationale, M. Edouard Nduwimana a effectuée à New York pour participer à la quatrième conférence des présidents des Parlements la semaine passée.

L'objectif de cette rencontre était d'étudier l'état de la démocratie dans le monde mais aussi, d'analyser et de formuler les 17 objectifs des Objectifs de Développements durables, ODDs qui vont remplacer les OMDs qui expirent en fin 2015.

Il a effectué cette visite, d'après le journal, après un cycle électoral contesté par certains acteurs politiques burundais et étrangers.

Cette visite a été une occasion d' expliquer aux délégations des pays amis du Burundi et des Nations Unies la situation politico- sécuritaire qui prévaut après les élections que certains partenaires nationaux et étrangers ont qualifié de non crédibles, non transparentes.

M. Edouard Nduwimana, a écrit le journal, a reconnu que les élections ont été entachées de quelques irrégularités mais qu'elles se sont déroulées dans le calme ce qui a permis à 74% de la population de s'exprimer et de choisir leurs dirigeants.

Selon ce journal, toutes les personnalités rencontrées que ce soient ceux des nations unies et des autres pays comme la Belgique, le France et des pays africains, ils ont recommandé l'ouverture d'un dialogue entre les acteurs burundais.

Le gouvernement burundais est pour le dialogue et a été toujours ouvert au dialogue, selon M. Edouard Nduwimana, mais qui se demande avec qui, sur quoi, et dans quels objectifs il faut dialoguer.

Il a par ailleurs laissé entendre qu'aucun pays partenaire du Burundi n'a encore rompu ses relations avec le Burundi suite à ces élections, car le Burundi n'a pas encore reçu une lettre d'un pays ami allant dans ce sens.

Et s'il advenait qu'un pays prenne une telle décision a-t-il dit, il en va de la volonté et de la souveraineté de chaque pays.

Il a par ailleurs fait savoir que le Burundi a la latitude de nouer des relations de coopération avec n' importe quel pays reconnu par les Nations unies.

Là il répondait, selon le journal, à une question de la presse sur les relations de coopération que le Burundi noue actuellement avec les pays pas bien vus comme l'Iran et autres.