Le retour brutal des pluies emporte sept personnes au Burundi
Société

PANA, 18 septembre 2015

Bujumbura, Burundi - Le début de la saison des pluies a été fatal pour sept personnes qui sont mortes foudroyées jeudi à Muyinga, une province du nord-est du Burundi, a rapporté vendredi le correspondant local de la radio nationale (gouvernementale).

Les victimes sont des membres d’une même famille qui labouraient un champ communautaire, avant de se laisser surprendre par la foudre sous un manguier où ils s’abritaient d’un violent orage, selon la même source.

Des intempéries ravageuses sont devenues fréquentes au Burundi où les spécialistes environnementaux attribuent ce phénomène au changement climatique qui n’épargne pas ce pays tropical à vocation agricole, naguère arrosé régulièrement et généreusement de pluies, pendant 10 des douze mois de l’année.

Les provinces du centre et de l’ouest du pays ont également inauguré la saison pluvieuse de cette année agricole 2015-2016 par des inondations qui ont dévasté des champs entiers de la saison culturale A, et des infrastructures socio-économiques, comme les écoles et les habitations.

Bujumbura, la capitale du pays, n’est pas non plus à l’abri des intempéries et les plus mémorables sont les pluies diluviennes de la nuit du 9 au 10 janvier 2014 qui ont totalisé un dixième des précipitations annuelles dans cette zone inondable traversée par cinq rivières et plusieurs ravins qui s’abreuvent aux eaux de ruissellement venant des montagnes environnantes non balisées.

La mairie de Bujumbura avait fait état de plus de 70 morts et 220.000 autres sinistrés, soit 40% de la population de la ville, surtout dans les quartiers populaires du Nord réputés aujourd’hui encore mal viabilisés avec le risque d’essuyer de nouvelles inondations, avisent toujours les environnementalistes.

De manière générale, les aléas climatiques au Burundi alternent de fortes pluies parfois précoces ou tardives et des périodes prolongées de sécheresse qui entraînent l’insécurité alimentaire des populations, selon les mêmes spécialistes environnementaux.

C’est en connaissance de cause que le Burundi sera représenté au mois de décembre prochain, à la conférence de Paris sur les réponses à apporter aux changements climatiques qui menacent la planète entière.

Un atelier de haut niveau a regroupé, le 16 septembre à Bujumbura, des experts autour du deuxième vice-président de la République, Joseph Butore, pour préparer la contribution du Burundi à la conférence de Paris.

Le haut responsable gouvernemental a laissé entendre que les principaux défis auxquels fait face son pays sont notamment la dégradation continue des ressources naturelles et de l’environnement qui affectent la production agricole en entraînant des famines répétitives, les ressources en eau, l’agriculture, l’élevage, la biodiversité en général, les ressources halieutiques et la santé humaine.

A Paris, la délégation du Burundi va prendre l’engagement de procéder à un reboisement du pays à grande échelle, le remplacement de 100%, à l’horizon 2030, de tous les fours traditionnels à charbon et de toutes les cuisinières domestiques traditionnelles, la substitution progressive de l’engrais minéral par le compost, ainsi que l’augmentation de la production énergétique d’origine hydro-électrique, a-t-il dit.

L’ambition de la conférence de Paris étant de parvenir à une réduction significative des émissions des gaz à effet de serre jusqu’à atteindre l’objectif de 2° C de la température planétaire, en conjuguant les efforts de tous les pays industrialisés ou non.