Burkina Faso : Proposition d'amnistie des putschistes
Afrique

@rib News, 20/09/2015 – Source Ouest-France

Un coup d'État pour rien ? Un projet d'accord de sortie de crise a été proposé dimanche soir à Ouagadougou, après d'âpres négociations.

Les médiateurs de la Cédéao ont proposé dimanche soir à Ouagadougou un « projet d'accord politique de sortie de crise » au Burkina Faso, prévoyant de restaurer le président Kafando, renversé jeudi par un coup d'Etat militaire, et d'amnistier les putschistes.

Par ailleurs, cet accord, qui devrait être présenté mardi à l'Union africaine (UA) à l'occasion d'une session extraordinaire, prévoit de maintenir les élections législatives et présidentielle, au plus tard le 22 novembre, et d'y inclure les candidats pro-Compaoré exclus ces derniers mois suite à une loi votée par l'Assemblée intérimaire.

Le projet d'accord a été lu peu après 18h30 (locales et GMT) par le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Kadré Désiré Ouedraogo.

Loi d'amnistie

Il prévoit la « restauration des institutions de la transition et du prédisent Kafando », la « libération sans condition de toutes les personnes détenues suite aux événements », « l'acceptation du pardon et une loi d'amnistie sur les événements consécutifs au coup d'Etat ». Cette loi devra être votée avant le 30 septembre.

En outre, le texte préconise la « poursuite du processus électoral » au plus tard le 22 novembre, alors que jusqu'ici, les élections étaient fixées au 11 octobre.

Annulation de l'invalidation des candidatures

Point important répondant au mécontentement des militaires putschistes, la proposition prévoit que « les personnes dont les candidatures ont été invalidées seront autorisées à participer aux prochaines élections ».

Le sort du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l'origine du coup d'Etat jeudi et dirigé par le général Gilbert Diendéré, un proche de Compaoré, est quant à lui « laissé à l'appréciation du président issu des prochaines élections ».

Depuis plusieurs mois, la société civile réclame la dissolution de cette troupe forte de 1300 hommes.

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Cédéao, a annoncé que cette solution serait proposée mardi à l'UA lors d'un sommet extraordinaire.