Nouvelles locales du mardi 29 septembre 2015
Nouvelles locales

@rib News, 29/09/2015

● Sécurité

- Le commandant en second du Camp Muha en mairie de Bujumbura a tourné le dos aux Forces de défense nationale et pris le large. Le porte-parole de l’armée Burundaise, le colonel Gaspard Baratuza (photo) a confirmé ce lundi soir l’absence au travail, sans explication, du major Ndayikeza, commandant en second du camp Muha. Le major Ndayikeza sera déclaré déserteur au bout de huit jours, selon le porte-parole de l’armée qui fait référence au règlement militaire burundais. Certaines sources affirment cependant qu’il est parti avec un grand nombre de militaires sans toutefois en préciser le nombre ainsi que leurs armes. Cette information a été démentie par le colonel Baratuza.

- Encore un membre de l’opposition abattu. Jean Baptiste Nsengiyumva, président du MSD en commune de Muramvya vient d'être assassiné vers 21h30 de ce mardi devant son domicile à Shombo en commune et province Muramvya. Ce militant laisse une veuve et deux enfants. Il était natif de la commune de Matama de la province de Bururi, une localite où il y a eu d'intenses manifestations contre le troisieme mandat du président Nkurunziza. Il enseignait au lycée communal de Shombo. Les tueurs ont monté une embuscade, ont tiré et ont ensuite lancé deux grenades afin d'éloigner les éventuels témoins. Selon des sources sur place, les tueurs ont emporté le corps et l'ont déposé à 200 mètres du lieu du crime.

- On en sait plus sur l'identité de la personne retrouvée morte lundi matin devant le domicile du président du CNDD-FDD en commune de Ruyigi. Il s'agit d'un policier qui travaillait à l'API, l'Appui de Protection des Institutions. D'après des informations sur place, il se trouvait en congé de service à Ruyigi dans sa province natale. Les circonstances dans lesquelles cet homme a été tué restent encore floues. Ces informations sur place indiquent qu'un fusil a été retrouvé à côté du corps, mais ces mêmes sources précisent que l'arme n'était pas la sienne et qu'elle aurait été déposée pour simuler une attaque.

- Le commissaire provincial de la police dans la province de Bujumbura Rural a reçu une balle dans la jambe dans la nuit de ce lundi à mardi. Selon une source policière, ce haut gradé de la police a été attaqué par des inconnus au moment où il se rendait sur le terrain, en patrouille. La même source affirme qu'un des policiers qui assuraient sa garde a été blessé. Ce mardi matin, des informations sur les réseaux sociaux faisaient état de cette attaque et précisaient que le commissaire avait été admis à l'hôpital et que ses gardes du corps avaient tous été éliminés. La source policière confirme que cet officier a été légèrement atteint et qu'il a quitté l'hôpital. Toutefois elle a démenti la mort des gardes. Le weekend dernier, des obus de mortier avaient été largués sur la capitale Bujumbura à partir de cette province.

- Des individus armés de fusils et de grenades ont attaqué vers minuit de ce lundi la famille du chef de la zone de Muramba sur la colline de Coma en commune Mugamba de la province Bururi (sud du Burundi). La femme de ce membre du CNDD-FDD a été blessée ; elle est en soin à l'hôpital de Jenda. L'homme qui a été visé, Cyprien Nibona affirme qu'il y a derrière cette action violente des motivations politiques. Il demande à ce que sa sécurité soit renforcée. Il soupçonne par ailleurs la présence d'habitants de la zone dans des groupes rebelles occupant désormais la colline de Coma. Beaucoup de coups de feu ont été entendus sur cette colline la nuit dernière.

Justice

Un jeune homme a été arrêté ce lundi soir par les services du Service National de Renseignement dans la zone urbaine de Ngagara. Les faits sont survenus au quartier III où Jean Baptiste Ndabahagamye, un jeune connu sous le surnom de "Ça suffit" est la personne interpellée et les agents du renseignement l'accusent de possession illégale d'arme à feu. Le jeune a été arrêté sans que personne n'ait pu voir l'arme en question. Il s'est défendu en disant que l'arme avait été amenée chez lui par un inconnu qui a même essayé de lui tirer dessus. Des habitants du quartier ont tenté de plaider sa cause mais en vain. C'est la deuxième fois que ce jeune homme est interpellé. Les voisins expliquent cela par le fait qu'il s'est impliqué dans les manifestations contre le 3è mandat de Pierre Nkurunziza dans ce quartier contestataire.

Politique

- Quatre proches du président Nkurunziza dans le viseur des sanctions de l’Union Européenne. Ce jeudi, l'Union Européenne devrait adopter des sanctions contre quatre proches du président burundais, dont le troisième mandat contesté a entraîné le pays dans une spirale de violences. Selon des sources diplomatiques, ces sanctions qui seront publiées au Journal officiel de cette organisation le lendemain, consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs de plusieurs proches du pouvoir burundais dans l’UE. « Les quatre personnalités sont des hauts fonctionnaires occupant des postes clés en matière de sécurité », a expliqué l'une des sources. D’après cette source, le président Nkurunziza ne figure pas parmi les quatre personnes visées car les Européens veulent donner une chance au dialogue avec lui. Une autre source diplomatique renchérit que l'Union Européenne a ouvert ses portes de négociations : « Il n’y a pas de sanctions contre des membres du gouvernement car l’UE, premier donateur au Burundi, veut garder ouvertes les options pour geler l’argent du développement en vertu de l’article 96 des Accords de Cotonou qui régissent la coopération entre l’UE et les pays de la zone ACP ».