Les délestages au Burundi, un casse-tête pour les commerçants
Economie

APA, 08-10-2015

Bujumbura (Burundi) - Les coupures d’électricité notées actuellement dans certaines localités de Bujumbura, la capitale du Burundi, occasionnent des conséquences énormes sur l’économie des ménages, a constaté APA.

Les propriétaires des décortiqueuses de riz installés dans le quartier industriel de Bujumbura se plaignent de la coupure répétée du courant électrique dans cette localité.

Selon un de ces propriétaires, Charles Nikobiri, deux semaines viennent de s’écouler sans que le courant électrique n’apparaisse dans cette localité. Même s’il est fourni, il ne fait pas une heure sans être coupé, a-t-il dit.

Beaucoup de sacs contenant du riz non décortiqué sont stockés dans les dépôts, a-t-on constaté.

Les propriétaires de ces sacs de riz ont indiqué que suite à cette situation, ils sont menacés de famine et ont également peur de voir leurs enfants renvoyés de l’école car, ils espéraient faire décortiquer leur riz et le vendre afin de s’acquitter des de scolarité.

Cette situation impacte aussi sur le panier de la ménagère au marché de Buyenzi, proche du quartier industriel près du centre de la capitale

Le prix d’un kilo de riz a augmenté suite aux problèmes encourus pour le décortiquer.

Dans ce quartier populaire où les gens vivent de petits métiers qui nécessitent de l’électricité, les populations vivent dans la désolation.

Dans ce lot, les vendeurs de lait, les propriétaires des salons de coiffure, les mécaniciens, les propriétaires des ateliers de soudure et ceux des kiosques de recharge des téléphones mobiles.

Ils se plaignent de cette situation qui ne leur permet pas de vaquer à leurs activités quotidiennes au moment où ils doivent payer les loyers de leurs lieux de commerce.

Selon, Hakim Shabani, propriétaire d’un atelier de soudure, le courant peut faire 2 à 3 jours sans apparaître dans ce quartier. "S'il arrive, c’est la nuit souvent à partir de 20 h ou 22 h, à cette heure-là, l’on ne peut pas mettre les machines en marche et travailler la nuit, au moment où les gens se reposent, ça serait violer les droits de l’homme", explique-t-il.

Des salons de coiffure sont fermés tout au long de la journée. Même ceux qui se sont procuré des groupes électrogènes sont à bout de force. L’essence et l’entretien de ces générateurs leur coûtent chers.

Quand on s’approche des coiffeurs, c’est la colère qui gronde chez eux. "Je ne comprends plus rien à ce délestage alors que nous payons régulièrement les taxes et les frais d’électricité", indique Mwarabu qui redoute la prochaine coupure d’électricité alors qu’il entame la coupe des cheveux d’un nouveau client, lui aussi inquiet.

Ce dernier se demande pourquoi les gens vont continuer à élire tous les cinq ans des dirigeants qui n’ont pas de stratégies en matière d’énergie. "Avant on avait 4 heures de courant électrique mais actuellement on tend vers 2 heures seulement. C’est trop peu", s’indignent les clients du salon de coiffure de Chez Mwarabu.

Les commerçants des produits périssables comme le lait et la viande sont doublement atteint. Ils doivent opter pour la hausse des prix de ces produits suite l’utilisation des groupes électrogènes ou l’abandon carrément de ce commerce.

Le casse-tête c’est aussi pour les milliers de Burundais qui possèdent des téléphones mobiles. Le vocable « votre correspondant est injoignable ou le téléphone de votre correspondant est éteint) est devenu le lot quotidien des usagers des téléphones mobiles.

Les nouvelles versions des Smartphones demandent de plus en plus d’énergie car, ils sont constitués de beaucoup d’options. La plupart optent de se trimballer avec des chargeurs ou avec un autre téléphone qui consomme moins d’énergie.

Seulement 30 mégawatts issus des centrales hydroélectriques sont gérés par la seule société d’électricité nationale, la régie de production et de distribution d’eau et d’électricité (Regideso).