Le Burundi a "hautement" bénéficié de la coopération sino-africaine
Cooperation

Radio Chine Internationale, 07-11-2009

Augustin NsanzeLe Burundi a "hautement" bénéficié des huit mesures annoncées par la Chine il y a trois ans, lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), a déclaré le ministre burundais des Affaires étrangères, Augustin Nsanze, dans une interview écrite accordée à l'agence Xinhua, à la veille de la 4e conférence ministérielle du FCSA, prévue les 8 et 9 novembre à Charm el- Cheikh, en Egypte.

"D'une manière générale, le Burundi a hautement bénéficié de la mise en application des huit mesures", a dit M. Nsanze.

En 2007, la Chine a procédé à l'annulation des dettes du Burundi arrivant à échéance avant la fin de l'année 2005, dont le montant s'élevait à 11,2 millions de dollars. En 2008 et en 2009, la Chine et le Burundi ont signé des accords sur l'octroi de crédits sans intérêts totalisant 65 millions de yuans RMB (près de 9,5 millions de dollars) et destinés à des projets de développement socio-économique dans ce pays de l'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

A travers la Banque Import-Export de Chine (EXIM-BANK), le gouvernement chinois a examiné favorablement la demande du Burundi pour un crédit préférentiel de 12 millions de dollars pour financer le volet d'extension et de modernisation du réseau de télécommunications. Sur la demande du Burundi, EXIM-BANK de Chine étudie par ailleurs la possibilité d'accorder un crédit préférentiel de plus de 40 millions de dollars pour financer un projet d'aménagement hydroélectrique de Mpanda (ouest), a-t-il dit.

Le ministre a aussi exprimé son espoir de voir davantage d'efforts de la part de la Chine au niveau de l'octroi des crédits préférentiels et ds crédits acheteurs préférentiels en faveur des exportations des pays africains les plus endettés dont le Burundi, qui, selon lui, sont sous contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en matière d'acquisition de nouveaux prêts.

"Face à la contrainte imposée par le groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international aux pays africains les plus endettés et dont fait partie le Burundi, la Chine devrait assouplir certaines conditions d'octroi de prêts préférentiels (...) destinés à financer les projets prioritaires visant la lutte et la réduction de la pauvreté dans les pays à investissement quasi zéro", a-t-il relevé.

Faisant le bilan de la coopération sino-burundaise depuis le Sommet de Beijing du FCSA, M. Nsanze a étalé plusieurs autres réalisations : la Chine a financé et terminé en 2008 les travaux de construction de trois écoles primaires rurales; le nombre des étudiants burundais boursiers du gouvernement chinois évoluant dans des universités chinoises est passé de 45 en 2007 à 109 aujourd'hui; le Centre national de prévention et de traitement du paludisme, avec des équipements modernes fournis par la Chine, a été inauguré en mars 2009 à l'Institut national de santé publique de Bujumbura; on a démarré, en mail 2009 les travaux de construction de l'Hôpital multiservices de Mpanda, qui est le premier à être construit parmi les 30 hôpitaux promis par la Chine pour les pays africains; une équipe d'experts agronomes chinois de haut niveau a été envoyé en 2009 pour aider le Burundi à améliorer les méthodes d'augmentation de la production agricole; depuis 2007, un total de 245 fonctionnaires burundais ont pu suivre des stages ou séminaires de formation en Chine.

M. Nsanze a souligné que la Chine et les pays africains, tous pays en développement partageant des vues identiques ou similaires sur les grandes questions internationales et régionales, ont donc intérêt à consolider le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité, l'amitié sincère et la coopération gagnant-gagnant.

L'approfondissement de ce partenariat correspond non seulement aux intérêts communs de la Chine et de l'Afrique mais également favorise le renforcement de la solidarité des pays du Sud et de la coopération Sud-Sud et contribue à la paix et au développement dans le monde, a-t-il estimé.

Le chef de la diplomatie burundaise a souligné que le FCSA, créé en 2000, constitue un mécanisme de dialogue régulier et de coopération entre les gouvernements chinois et africains et offre une plateforme pour les échanges amicaux et l'approfondissement de la connaissance mutuelle entre les parties chinoise et burundaise.

Le Sommet de Beijing du FCSA tenu en novembre 2006, qui a réuni avec succès les dirigeants chinois et africains, a permis de dégager les grands principes qui ont guidé la coopération sino- africaine de 2007-2009. Ces principes détaillés dans le Plan d'action de Beijing 2007-2009 ont consacré le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité et la confiance sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial et l'enrichissement mutuel sur le plan économique et culturel, a-t-il indiqué.

Durant les trois années écoulées, a poursuivi M. Nsanze, les deux parties ont joint leurs efforts pour la mise en application des actions de suivi des huit mesures promises par la Chine au Sommet d e Beijing et destinées à consolider la coopération pragmatique dans les divers domaines entre la Chine et l'Afrique, et surtout pour promouvoir le développement autonome de l'Afrique.

La mise en œuvre des huit mesures du Sommet de Beijing a entraîné une croissance importante du commerce et des investissements sino-africains. Actuellement, la Chine figure parmi les partenaires commerciaux les plus importants de l'Afrique, a-t-il affirmé.