Nouvelles locales du vendredi 30 octobre 2015
Nouvelles locales

@rib News, 30/10/2015

● Sécurité

- Un corps sans vie a été retrouvé à la 16ème avenue quartier de Cibitoke près de la rivière Nyabagere. Le cadavre n'a pas été identifié. Des militaires indiquent qu'une deuxième personne se trouvait sur les lieux à leur arrivée. Lourdement touchée, elle est à l'hôpital pour recevoir des soins. Les victimes ont été agressées à l'arme blanche. Les auteurs de ce double-crime ne sont pas encore formellement identifiés.

● Droit de l’Homme

- Une fouille-perquisition s'est déroulée ce jeudi vers midi au domicile de Théophile Minyurano, président du parti UPD Zigamibanga dans la province de Gitega. Lors de cette opération effectuée en l'absence des propriétaires, les policiers et militaires ont utilisé la force en défonçant les portes et en détruisant les plafonds où aucune arme n'a été trouvée. En outre, ils ont saisi les portables des domestiques et un appareil photo numérique. Rappelons que Théophile Minyurano est parmi la vingtaine de députés à avoir été rayés de la liste des représentants du peuple en 2007 et avait a fui sa résidence suite a à de nombreuses menaces. Lors de cette fouille, seuls les domestiques étaient sur les lieux.

- L'Association Burundaise des Radiodiffuseurs (ABR) condamne les récentes arrestations de journalistes dont celle d’Innocent Kubwimana travaillant pour Isanganiro. Patrick Nduwimana, président de l'ABR actuellement en exil en dehors du Burundi dénonce le musellement de la presse opéré par le gouvernement burundais et demande que les représentants des médias aient une place à la table des négociations proposées par la médiation ougandaise : "Je condamne ce harcèlement des journalistes qui se donnent corps et âme pour continuer à informer les burundais malgré les conditions sécuritaires très difficiles. Je réclame la libération immédiate et sans condition d’Innocent Kubwimana. Ajoutons toutefois que ce dernier a été libéré en fin d’après-midi de ce jeudi.

- Visiblement le pouvoir de Bujumbura ne veut plus entendre parler d'une presse libre et indépendante au Burundi, estime le président de l’ABR. Les radios détruites par ce même pouvoir restent fermées, les correspondants des médias internationaux sont intimidés, tout ça donne l'impression que le pouvoir refuse la réhabilitation des médias indépendants pour continuer à opprimer le peuple dans un silence total.

“Pour moi, le pouvoir se trompe en agissant ainsi, car il aggrave sa situation de pouvoir dictatorial et oppresseur, raison pour laquelle il est de plus en plus isolé et demain tous les ténors de ce pouvoir risquent de se retrouver devant les juridictions internationales", a-t-il précisé.

"L'idée de porter plainte est toujours là même si elle est utopique car aujourd'hui il n'y a pas de justice au Burundi. S'il y en avait, on assisterait pas à ces tueries et assassinats au quotidien. Tôt ou tard l'ABR et les médias détruits se mettront ensemble pour réclamer réparation pour tout le préjudice subi. Il pense en outre que la réouverture de nos médias et la sécurité des journalistes issus de ces médias doivent figurer sur la table du dialogue envisagé par la médiation ougandaise. Notre souhait est que les responsables des médias soient représentés dans ce dialogue."

- La dégradation de la situation sécuritaire au Burundi préoccupe l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME). Cette organisation estime que quand un différend est né entre deux ou plusieurs protagonistes, la rencontre autour d’une table de dialogue ou de négociations est la solution la plus idéale.

- Dans un communiqué sorti jeudi 29 octobre, l’Olucome déplore la suspension des négociations qui avaient été entamées sous les auspices des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la communauté Est-africaine et sous la médiation du président ougandais Yoweri Museveni. Il lance un cri insistant d’alarme, tout en recommandant certains points aussi bien au pouvoir de Bujumbura qu’à l’opposition, à la communauté internationale et à la médiation.

Selon l’Observatoire, le gouvernement en place devrait se rendre à l’évidence que les ingrédients d’une guerre ou à tout le moins d’une déstabilisation politique, sociale et économique se profile à l’horizon quand chaque nuit, des tirs fauchent des citoyens innocents, des agents de police et de l’armée qui tentent de rétablir l’ordre.

Il faudrait ainsi « revenir à la raison et adopter une bonne stratégie de dialogue réel et franc entre les vrais protagonistes, même le CNARED et tout autre groupe dont les vues sont divergentes avec le gouvernement en place ». L’Olucome soutient que cette voie est l’unique solution salutaire pour une paix réellement durable. Il en appelle en plus au même gouvernement d’arrêter les violences actuelles « semblables aux crimes de guerre » car les commanditaires et les auteurs de ces dernières répondront un jour à ces actes devant les juridictions tant nationales qu’internationales.

L’Olucome prie les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union A fricaine et la Communauté Est-africaine de redoubler d’efforts pour ramener les protagonistes burundais autour d’une table de négociations pour une paix franche et durable. Ces organisations doivent en plus, aux yeux de l’Observatoire, « rester aux côtés du Burundi jusqu’au dénouement total et à la mise sur pied de nouveaux fondements solides de la réconciliation entre ses fils et filles ».

L’Observatoire recommande à la médiation de reprendre le bâton de pèlerin et organiser les prochaines assises pour la poursuite des négociations suspendues et ramener les protagonistes autour d’une table. Elle doit communiquer dans les brefs délais, « le calendrier de ce dialogue afin que les parties s’y préparent pour une rapide issue ». Dans la même voie, la sous-Région est appelée à « prêter main forte à la médiation en vue d’une rapide solution dans le sens de la prévention de l’escalade de la violence qui se profile à l’horizon ».

Quant à l’opposition que l’Olucome pense entière, elle doit répondre à l’initiative des Nations Unies et de l’Union Africaine ainsi que de la médiation pour le dialogue. L’Observatoire lui recommande de renoncer à toute armée pour celle qui aurait pareille tentative car, « elle annihilerait toute l’architecture de la paix que ces organisations avaient l’intention de mener en faveur du Burundi ».

Dans son communiqué, l’Observatoire estime que le Gouvernement a le plus intérêt à ce dialogue. Il explique que des citoyens burundais meurent chaque jour, d’autres partent en exil ; des biens publics et privés sont dégradés mettant en péril l’économie nationale, ce qui enfonce le pays dans une pauvreté sans nom.