RFI, 01-11-2015

Au Burundi, depuis jeudi matin, les salles du lycée municipal de Cibitoke à Bujumbura sont vides. Les élèves on refusé de hisser le drapeau et de se rendre en cours après avoir appris la disparition d’un de leurs camarades.

Albert Kupwimana, élève de 3e scientifique, était en train de faire ses devoirs lorsqu’il a été arrêté lundi après-midi par une douzaine d’hommes en armes. Selon les habitants, certains portaient des tenues militaires, d’autres des uniformes de la police. « Mon fils est innocent, il n’a jamais participé à des manifestations, ni fait de politique », affirme sa mère, la voix entrecoupée de sanglots.

La police assure qu’il n’y a eu aucune arrestation à Cibitoke ce jour-là, avant de préciser que d’autres services sont habilités à arrêter des suspects. Ses camarades du lycée refusent de reprendre les cours tant qu’ils ne sauront pas où se trouve Albert.

Une commission réunissant la direction, les parents et délégués des élèves, s’est donc réunie pour rencontrer Rémy Barampama, administrateur des communes du nord de Bujumbura. « Ils peuvent s’inquiéter, oui, parce que leur camarade de classe a été arrêté, oui, mais pas jusqu’au point d’arrêter les cours parce que ça n’a rien à voir avec les cours. Le phénomène s’est passé en dehors des enceintes de l’école. Donc ce n’est pas à l’école de répondre. Il n’est pas exclu d’arrêter un élève s’il a commis une erreur », a-t-il expliqué.

Rémy Barampama a promis de contacter dès lundi les forces de l’ordre afin de faire toute la lumière sur la disparition du jeune homme.