Burundi : «les journalistes ne sont pas libres d’exercer leur métier»
Droits de l'Homme

RFI, 11-11-2015

Le journaliste Blaise Célestin Ndihokubwayo est détenu par les services nationaux de renseignements depuis cinq jours. Il a été arrêté par des militaires alors qu'il réalisait un reportage pour la radio locale Isanganiro. Le droit à l'information et aux journalistes de travailler est malmené dans le contexte de crise que traverse le pays.

« Notre journaliste Blaise Célestin Ndihokubwayo était en mission dans la province de Bujumbura pour faire des reportages, rappelle le directeur d'Isanganiro, Samson Maniradutunga. Vendredi, à midi, il a été arrêté dans la commune de Mugongomanga. Il a été transféré dans le bureau du Service national du renseignement (SNR) à Bujumbura. Et jusqu’à aujourd’hui, nous ne savons pas le motif de l’arrestation. »

Samson Maniradutunga déplore les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles travaillent les journalistes qui sont restés au Burundi. Pour lui, ce qui arrive à son journaliste « montre qu’il n’y a pas une bonne compréhension entre les médias et le gouvernement. Le fait de l’arrêter sans motif valable est vraiment un problème, un défi à tous les journalistes. Dans un climat pareil, les journalistes ne sont pas libres d’exercer leur métier, mais nous devons continuer. »

Les médias forment un enjeu pour les différentes parties au Burundi. Depuis le début de la crise, intimidations, arrestations, violences physiquesvoire meurtre se multiplient contre les journalistes.