Nouvelles locales du jeudi 19 novembre 2015
Nouvelles locales

@rib News, 19/11/2015

● Justice - Droits de l’Homme

- Rafle au centre-ville ce jeudi dans les lieux dits « Kuri Kiosque » tout près des ruines de l’ancien marché central de Bujumbura. La police a procédé à l’arrestation de toute personne qui se trouvait sur les lieux et au total 180 personnes ont été conduites à la BCR. La police a affirmé qu’elle les a ressemblées pour leur expliquer qu’il est formellement interdit de se réunir à cette place sans rien faire. Elle a précisé qu’après ces explications, tout le monde a pu regagner son domicile en toute tranquillité.

- Certains détenus de la prison centrale Mpimba Bujumbura viennent d'être emmenés sans qu'on sache vers quelle destination. Des témoins sur place confirment cette information ainsi que des défenseurs des droits humains. Mais, les autorités pénitentiaires de la prison centrale de Mpimba ont affirmé qu’ils ont décidé ce jeudi de déplacer un certain nombre de détenus vers d’autres établissements carcéraux de l’intérieur du pays. Selon ces autorités, il s’agit d’une mesure de sécurité prise en vue de maîtriser la situation après que les prisonniers de Mpimba aient fait une grève ce mercredi. Ils avaient en outre protesté contre une soi-disante découverte de grenades dans les chambres de prisonniers, découverte qu’ils qualifient de montage pour se débarrasser des prisonniers membres du FNL et du MSD. En somme, 27 prisonniers ont été déplacés et le directeur de cette prison a fait savoir que la situation au sein de cet établissement est par la suite redevenue normale.

● Politique

- Le parti CNDD-FDD a débuté ce mercredi la semaine dédiée à l’ancien combattant de ce parti. Les cérémonies se sont déroulées dans la commune Kayogoro de la province Makamba exactement sur la colline Buga. Le président de ce parti a fait savoir que ce lieu est fortement symbolique puis qu’il s’y est déroulé une dernière bataille décisive entre les militaires et les membres du CNDD-FDD. Le député Pascal Nyabenda a ajouté que l’objectif de ce mouvement était de restaurer la démocratie qui venait d’être décapitée avec l’assassinat de Ndadaye. Selon lui donc, ce lieu a été théâtre d’affrontements tout en précisant que même Pierre Nkurunziza a été blessé à cet endroit.

Il a ainsi demandé à tout le monde de donner de la valeur à cette place et d’honorer les combattants tant morts qu’encore vivants qui ont lutté dans cette place et partout ailleurs dans le pays. L’ouverture de ces cérémonies qui dureront une semaine a vu la participation de Jacques Bigirimana président du parti FNL et ont pour thème central : « souvenons-nous de nos combattants tant vivants que morts ».

La Mission Electorale des Nations Unies au Burundi (MENUB) a clôturé solennellement ses activités ce mercredi avec une promesse de publier son rapport sur les élections dans les prochains jours. Le chef a.i de cette mission a affirmé que le rapport devrait sortir immédiatement. Issaka Souna a précisé que 24 équipes de 72 observateurs avaient été dépêchées dans des bureaux régionaux de vote dans le pays. Il a assuré que cela leur a permis un maillage de l’ensemble du territoire et l’observation des différentes étapes du processus électoral de l’inscription des électeurs à la proclamation des résultats des scrutins.

Il a admis que depuis Avril dernier, la situation n’est pas du tout bonne même si Nkurunziza a remporté l’élection présidentielle et que le coup d’Etat du 13 mai ait avorté. Conséquemment, les conditions de travail des observateurs n’étaient pas toujours bonnes, mais a profité de cette occasion pour les féliciter de leur professionnalisme et des résultats obtenus. Il a enfin demandé à la communauté internationale de rester mobilisée au tour du Burundi. Cette mission qui avait débuté le 12 janvier 2015 à la suite d’une demande du gouvernement burundais avait pour mission d’observer la situation d’avant, pendant et d’après les élections.

● Sécurité

- L’ONG Médecins Sans Frontière qualifie la situation à Bujumbura de similaire à une guérilla urbaine. Cette organisation internationale dit avoir soigné plus de 60 personnes après des explosions de toute nature dans la capitale le 16 novembre dernier. Richard Veerman a assuré que leur salle d’urgence a été débordée et ont dû chercher d’autres moyens pour accueillir gratuitement des blessés. Il lance donc un cri d’alarme aux intervenants pour mettre fin à cette situation.

- Deux obus de mortiers ont été tirés dans la nuit depuis les collines surplombant Bujumbura, explosant à quelques centaines de mètres de l'enceinte abritant le palais présidentiel, sans faire de victime, ont indiqué jeudi plusieurs sources diplomatiques. De nombreux habitants de la capitale burundaise avaient fait état dans la nuit, sur les réseaux sociaux, de deux fortes explosions, sans pouvoir en préciser la nature. Selon une certaine source, ce serait les ceux ayant pris les armes pour chasser du pouvoir le président Pierre Nkurunziza qui ont revendiqué le tir de deux obus de mortier un peu après minuit. Ces obus visaient le palais présidentiel mais sont tombés un peu plus loin malheureusement, a expliqué cette source. Le porte-parole de la police démenti l'incident qu’il a qualifié de mensonge. Pierre Nkurikiye a assuré que la police a entendu parler, qu’elle est allée vérifier et que la conclusion est que cela n'a jamais existé.

● Diplomatie

- Le parti CNDD-FDD a vivement critiqué la décision du Gouvernement belge demandant à ses ressortissants non essentiels au Burundi de faire leurs bagages et de quitter le pays. Daniel Gélase Ndabirabe a fait savoir qu’il s’agit d’une mesure déplorable puisque selon lui, les belges qui savent beaucoup sur le Burundi devraient rester pour aider les Burundais à négocier entre eux.