Un journaliste burundais primé pour le "courage" dont il a su faire preuve
Droits de l'Homme

RFI, 26-11-2015

RFI : notre confrère Esdras Ndikumana primé pour son travail au Burundi

L'Association de la presse diplomatique française (APDF) porte cette année à l'honneur notre confrère Esdras Ndikumana (photo).

Elle lui a décerné, mercredi 25 novembre, son prix annuel 2015, pour sa couverture journalistique de la crise au Burundi, en tant que correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Radio France Internationale (RFI).

Sur RFI, le président de l'Association de la presse diplomatique française, Jacques-Hubert Rodier, explique qu'avec Esdras Ndikumana, ce sont aussi l'Agence France-Presse et Radio France Internationale qui sont saluées par l'APDF pour leur couverture de l'actualité africaine en général : « C’est à travers les dépêches de l’AFP, mais également les interventions sur RFI, que nombre de nos confrères ont pu suivre cette actualité dramatique au Burundi. Ces deux médias français continuent à couvrir l'Afrique de façon permanente. »

Mais si notre confrère a été choisi pour succéder au journaliste indépendant Harold Thibault, en tant que lauréat du Prix annuel de la presse diplomatique en 2015, c'est aussi pour le « courage » dont il a su faire preuve dans un moment particulièrement difficile, lorsqu'il a été agressé en août dernier. Une manière de rendre hommage à tous les journalistes agressés chaque année dans le monde : « Nous saluons quand même ce courage, parce que nombre de nos confrères, consœurs, sont souvent agressés. On voulait souligner cet aspect également. »

Passé à tabac pour avoir exercé son métier de journaliste

Le 2 août dernier, Esdras Ndikumana, correspondant pour l'AFP et RFI depuis de nombreuses années à Bujumbura, a été tabassé par des membres de la police politique burundaise, alors qu'il effectuait son travail de journaliste sur les lieux de l'assassinat d'un général proche du chef de l'Etat Pierre Nkurunziza. Jusqu'alors, il avait couvert quotidiennement, et avec rigueur, l'évolution de la situation dans le pays. Ce mercredi, il a réagi à son prix en ces termes sur Twitter : « C'est un honneur, une reconnaissance du travail particulier de " correspondant local " et un hommage aux victimes burundaises ».

« J'ai une pensée particulière pour tous mes collègues des médias indépendants aujourd'hui en ruine qui ont fui le Burundi. Préservez la flamme ». Et de saluer le travail d'information réalisé grâce aux bonnes volontés sur le terrain dans ce contexte difficile pour la couverture médiatique des évènements : « En l'absence des médias au Burundi, il faut saluer le rôle des blogueurs, connus et inconnus, qui " informent " malgré la peur et parfois, les erreurs ».