Les bars désertés à Bujumbura
Société

Deutsche Welle, 02.12.2015

A cause des attaques récentes, les cabarets de la capitale burundaise voient leur chiffre d'affaire chuter en flèche. Reportage de notre correspondant dans le quartier de Bwiza.

Dans le quartier Bwiza de la capitale burundaise, un quartier dynamique où se trouvent de nombreux cabarets, les clients fréquentent désormais moins assidument les bistrots.

Jusqu’à présent, ces établissements n’étaient pas seulement prisés par les buveurs ; ils étaient aussi loués pour les levées de deuil ou les mariages. Les attaques répétées de bars ces derniers temps ont fait chuter le chiffre d’affaire des gérants en flèche. Ecoutez le reportage à Bujumbura, de notre correspondant Antéditeste Niragira.

Par ailleurs, le ministère de la sécurité publique a produit un document dans lequel est dressé un bilan des violences depuis le mois d’avril. « Au moins 34 policiers » auraient été tués, et environ 300 blessés. L’ONU estime qu’en tout, les violences depuis le début des protestations contre un 3è mandat du président Nkurunziza ont déjà fait au moins 250 morts et plus de 200.000 déplacés.

La situation au Burundi continue de préoccuper les défenseurs des droits de l’Homme. Carina Tertsakian, de Human Rights Watch, vient par exemple de publier une tribune dans laquelle elle dénonce la « répression implacable », par le gouvernement, des journalistes et défenseurs des droits humains. Carina Tertsakian décrie également la suspension de plusieurs ONGs locales, parmi lesquelles l’APRODH présidée par Pierre Claver Mbonimpa, ou encore la Maison Shalom qui vient en aide aux enfants vulnérables. La militante de HRW lance un appel aux autorités, à lever immédiatement ces suspensions, « si le gouvernement burundais veut préserver ce qui lui reste de réputation en matière de droits humains ».