Burundi : Les ONG font état de cas de tortures et d’exécutions extrajudiciaires
Droits de l'Homme

RFI, 02-12-2015

Burundi : des ONG contestent le «professionnalisme» avancé par la police

Au Burundi, alors que les violences sont devenues quasi quotidiennes avec des attaques contre les forces de l’ordre et des tentatives d’assassinat, le ministère de la Sécurité publique a publié lundi soir un communiqué dressant le bilan de son action.

La situation sécuritaire a été « globalement bonne au cours de l’année 2015 » malgré quelques « cas de criminalité », dit le communiqué. Ce constat est loin d'être partagé par les ONG de défense des droits de l'homme.

Selon le ministère de la Sécurité publique du Burundi, au moins 34 policiers ont été tués et environ 300 blessés depuis le début de la crise en avril. Le problème, c'est que les victimes civiles ne sont pas évoquées, elles pourraient pourtant s’élever à plusieurs centaines, selon les défenseurs des droits de l’homme.

Le bilan du ministère fait état de plus de 300 armes confisquées et de 6 000 personnes arrêtées. Ces actions ne semblent pourtant pas en mesure de mettre un terme aux violences devenues quasi quotidiennes dans le pays. La police a géré la situation avec beaucoup « de professionnalisme, de loyauté et d'abnégation » affirme le général Bunyoni dans ce communiqué.

« Je m'en moque éperdument »

De leur côté, les ONG comme Amnesty International contestent ce constat et font état de multiples cas de tortures et d’exécutions extrajudiciaires. La semaine dernière, les Etats-Unis ont pris des sanctions contre le général Bunyoni en raison d’opérations policières visant « à réduire au silence ceux qui s'opposent au gouvernement ». Interrogé sur ces sanctions, la réponse du ministre est éloquente : «C’est une supercherie », dit-il en ajoutant : « Je m'en moque éperdument. »