Burundi : le niveau de dépistage du Sida n'est pas satisfaisant
Santé

@rib News, 04/12/2015 - Source Xinhua

Le niveau de dépistage du "Syndrome Immuno Déficience Acquise" (SIDA) au Burundi n'est pas satisfaisant, a déploré Jean Rirangira, spécialiste en santé publique et secrétaire exécutif permanent du conseil national de lutte contre le SIDA (SEP/CNLS) au Burundi.

Dans une interview accordée jeudi dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA (édition 2015), M. Rirangira a signalé qu'en compilant les chiffres des résultats atteints fin 2014 et mi-2015, on découvre que le Burundi enregistre chaque année autour d'un million de personnes qui se font dépister sur une population totale burundaise de près de 10 millions d'habitants.

"Nous n'en sommes pas satisfaits parce que faire le dépistage est la première portée d'entrée pour toute action menée dans le cadre de la lutte contre le VIH. Nous voudrions avoir plus de burundais qui se font dépister parce que c'est à partir de ça qu'on peut mettre en place des stratégies appropriées au niveau de la lutte contre la pandémie", a-t-il précisé.

En revanche au niveau de la prise en charge sur le SIDA, a-t-il souligné, le Burundi marque des progrès chaque année, car, les personnes vivant avec le VIH(PVVIH), sont mis régulièrement sous traitement "Anti-Rétro-Viral"(ARV).

"Les progrès au niveau de la prise en charge des malades du SIDA, sont enregistrés annuellement parce que le Burundi dispose des structures qui offrent les ARV. En ce moment, on est presqu'à 40.000 personnes qui sont sous traitement ARV, parmi lesquelles on recense 62% des adultes", a-t-il expliqué.

Au cours des cinq aux dix dernières années, le taux de prévalence est passé de 3% à une moyenne nationale de 1,4% toutes catégories confondues. Ce taux est cependant plus élevée chez les femmes (1,7%) que chez les hommes (1%), a-t-il fait remarquer.

En dehors de la problématique de ressources financières limitées au niveau du programme national de lutte contre le SIDA, le Burundi fait face actuellement à une insuffisance des équipements adéquats pour mesurer la charge virale, selon le spécialiste.

Pour que le Burundi puisse atteindre l'objectif de zéro infection contre le VIH d'ici 2030 dans le cadre de la mise en application des "objectifs de développement durable" (ODD) dont les Nations Unies se sont fixées, a recommandé le médecin Rirangira, une synergie nationale devrait être déclenchée pour un dépistage systématique des personnes les plus à risque.

Les autorités sanitaires burundaises doivent, pour tendre vers zéro infection contre le VIH d'ici 2030, s'assurer que la "prévention de la transmission de la mère à l'enfant" (PTME) est prise en compte dans tous les centres de santé à travers un dépistage systématique de toutes les femmes enceintes dès le début du 1er trimestre de la grossesse pour avoir des garanties qu'elles vont accoucher des enfants indemnes de SIDA, a-t-il recommandé.