Nouvelles locales du samedi 12 décembre 2015

@rib News, 12/12/2015

● Sécurité

- Après les violences, des habitants de Musaga témoignent. A part des éléments de l'armée et de la police dans les maisons, il y avait aussi des gens en civil qui avaient des armes à feu, des marteaux, des matraques et des armes blanches. Ils ont tué les gens. Ils disaient : "Imbéciles, sales chiens, vous croyiez nous exterminer, vous vous trompez", raconte une jeune femme témoin de la scène. Les tueries d'hier auraient fait au moins 40 morts. Un bilan qui est pour le moment provisoire.

- À Musaga, des habitants parlent d'une vingtaine de corps enlevés par les services de la mairie de Bujumbura. Les familles des victimes ont des craintes. Selon elles, les dépouilles pourraient être ensuite exhibées par les autorités qui les présenteraient alors comme des rebelles tués durant les hostilités. Or toutes ces personnes ont été exécutées à l'intérieur de leur ménage.

- Les habitants de Nyakabiga ont affirmé que les policiers cognaient sur leurs portes. Ils nous ont intimé l'ordre d'ouvrir. Comme on ne le faisait pas, ils leur ont lancé une grenade et ont tiré vers nous au travers de la porte et des fenêtres. Le patron de la Brigade Anti-Émeute (BEA) Désiré Uwamahoro était là en personne comme les habitants de la parcelle ont pu s’en rendre compte. Les enfants ont tout vécu et ont tous été étaient tétanisés par la situation. Ils sont sous le choc et ne parlent toujours pas. On a survécu de justesse. Ce témoins ajoute queleurs voisins les croyaient morts. Ça a été la plus dure nuit de notre vie.

- Le quartier 1 de Nyakabiga a été fortement touché par les combats qui s'y sont déroulés toute la journée d'hier. Comme le rapportent des habitants, trois cadavres ont été retrouvés à la 13ème avenue et un autre devant le centre de santé Cubahiro. À la 10e avenue du même quartier un autre cadavre a été découvert dans une maison. La population est sidérée par ce qu'elle a vu que les personne vivant dans des parcelles qui ne sont pas clôturées qui ont été les plus victimes. Les policiers ont même forcé les portes des maisons et n'ont pas hésité à tirer sur leurs occupants.

- Samuel Ntunzwenimana blessé hier soir par un tir policier n'a pas survécu à ses blessures faute de secours. Ce jeune qui résidait dans le quartier 3 de Jabe était sorti pour acheter du sucre. Il a été atteint par un tir policier. La balle s'est logée dans son bras. Son état aurait nécessité une intervention rapide voire une évacuation. Mais la situation chaotique de Jabe a rendu impossible toute circulation de véhicules de secours.

- Après l'attaque qui a visé l'institut supérieur des cadres militaires (ISCAM) la nuit dernière, une source militaire confirme trois morts du côté de l'armée ainsi que deux arrestations. La même source indique que les victimes sont deux étudiants et un chauffeur de l'institut. Les personnes appréhendées sont deux jeunes officiers sous lieutenants qui avaient été auditionnés ce mercredi avant d'être relâchés. Les deux sous lieutenants arrêtés ce vendredi sont Éric Ndayishimiye et Alphonse Akimana. Ce dernier est le frère de Jean Nepomousene Komezamahoro, l'enfant qui fut la première victime des répressions des manifestations contre le troisième mandat du président Nkurunziza. Toujours selon notre source aucune arme n'a été dérobée dans le camp.