Nouvelles locales du mercredi 30 décembre 2015
Nouvelles locales

@rib News, 30/12/2015

Politique

- Lors d’une conférence publique ce mercredi, le président de la République a répondu aux questions de la population en direct au téléphone. Pierre Nkurunziza annonce que dans le futur et qu'au cours du dialogue inter-burundais la question ethnique sera étudiée ainsi que celle des personnes qui ont la double nationalité. Selon lui, les gens de double nationalité sont pour la plupart des infiltrés, qu'ils travaillent pour deux Rois. Nous devrons nous pencher sur de tels cas. Dans certains pays, les citoyens à double-nationalité n'occupent pas des postes dans la fonction publique, a indiqué le président.

- En ce qui concerne la force de l’Union Africaine, le président a estimé que pour qu'il y'ait déploiement d'une force étrangère, la constitution prévoit au moins deux choses : deux parties en conflit armé qui demandent une force d'interposition ou l'absence d'un gouvernement. Or aucune de ces situations ne se présente au Burundi aujourd'hui. Si cette force vient malgré l’opposition du Burundi, ce dernier considérera qu'il est attaqué et se défendra.

- Concernant la presse, le chef de l'Etat a annoncé la modification de la loi sur la presse en 2016 et celle des lois régissant l'Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT) en matière de contrôle des médias. Il a affirmé que les journalistes devront signer encore une fois un engagement parce qu'on ne peut pas tolérer que ce qui s'est passé cette année et que cela se répète.

- En ce qui concerne la sécurité, le président estime que la problématique sécuritaire ne concerne pas seulement les autorités. Selon lui, les habitants surtout les parents en mairie de Bujumbura doivent comprendre qu'ils sont interpellés et qu'ils doivent s'engager dans les comités mixtes de sécurité. Il a annoncé que des enfants ont reçu des drogues et que certains sont à l'hôpital Neuropsychiatrique de Kamenge et qu’il il va falloir au moins cinq ans aux parents pour endiguer tous ces problèmes.

- Répondant à une question d'un journaliste sur son projet en matière de lutte contre le changement climatique, Pierre Nkurunziza a dit qu’il a vu avant-hier quelque part qu'au cours de cette année, 1.000 personnes ont été tuées par la police aux États-Unis. Nous les burundais, devrions user de sagesse afin d'éviter notre autodestruction, a ajouté le président. Selon le chef de l'État, les gens qui meurent dans les accidents de roulage et les catastrophes naturelles dépassent de loin ceux qui meurent régulièrement dans les attaques ces derniers jours.

Droit de l’homme

- En commune de Rusaka de la province de Mwaro, un habitant s'est vu retiré son téléphone mobile par un OPJ (Officier de Police Judiciaire) pour avoir écouté les informations de la Voix de l'Amerique ce mercredi. Beaucoup de personnes de la même commune se disent indignés par ce qui s'est passé. Ils disent ne pas savoir ce que cet OPJ va faire de ce téléphone.

Sécurité

- Une fusillade s'est produite ce mercredi dans la 3ème avenue du quartier Musaga en mairie de Bujumbura. Un jeune homme a été touché par balles suite à cette situation. Des témoins ont indiqué qu'il y a peu de chance que la victime s'en sorte. Des tirs nourris se sont fait entendre en début de soirée dans le quartier de Nyakabiga I. Des jeunes ont été arrêtés entre la 8e et la 9e avenue dans un restaurant à proximité du bar "Ribabe.com" comme le rapportent des habitants de quartier.

- Avant-hier soir, une position policière de la 9ème avenue a été la cible d'une attaque armée. Les habitants confirment avoir entendu des détonations des tirs et explosions et a vu des gens courir dans les rues, certains autres sortir des bistrots les bouteilles à la main et qu’il y a des gens qui n'ont pas passé la nuit chez eux. Les habitants craignent maintenant des actes de violence à leur encontre. Après cette attaque, 4 rues de la 10ème à la 14 ème avenue du quartier II de la zone Nyakabiga ont été momentanément bloquées par des éléments de la police ce mercredi matin. Comme disent les habitants, personne n'est autorisée à sortir ou entrer durant ce blocus, même ceux qui veulent aller au service.

- Des militaires, des policiers et des Imbonerakure ont terrorisé les habitants de la zone Cibitoke en mairie de Bujumbura ce mercredi. Vers 15 heures des policiers accompagnés de jeunes hommes en civil et de militaires ont fait irruption dans ce quartier, principalement aux avenues 12, 13, 14, 15 et 16. Ils ont procédé à l'arrestation de toutes les personnes qu'ils croisiaent dans les rues. Des témoins affirment avoir constaté huit arrestations. Les habitants font aussi état de tentatives de viol sur des femmes par des membres de ce groupe d'hommes. Pour eux, les jeunes hommes en civil dont certains ont été identifiés étaient des Imbonerakure. Un jeune témoigne que les femmes ont été sauvées par les détonations et coups de feu qui ont retenti et cela a arrêté ces jeunes qui étaient sur le point de mettre à exécution leur sale besogne. Après ce qu'ils ont vu, les gens de Cibitoke disent craindre pour leur sécurité. Alors que les forces de l'ordre sont censées les protéger, ils trouvent qu’ils savent plus à qui ils doivent faire confiance puis que pour eux, policiers et militaires, maintenant c'est pareille.