Nairobi réfute les accusations de protection de Felicien Kabuga
Afrique

@rib News, 13/12/2009 – Source PANA

Felicien KabugaLe gouvernement kenyan a lancé une offensive diplomatique pour faire taire les accusations formulées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et le gouvernement américain selon lesquelles il aurait donné l'asile au cerveau du génocide rwandais, Felicien Kabuga.

Le ministre kenyan de la Sécurité intérieure, George Saitoti, a affirmé tard jeudi dernier que les actions de Nairobi contre le cerveau du génocide rwandais supposé être en cachette au Kenya, étaient suffisantes pour décharger ce pays d'Afrique de l'Est de la complicité dans ce cas.

Le Pr Saitoti a affirmé que les actions du Kenya, dont le gel des comptes bancaires utilisés par la femme de Kabuga et l'identification de son entreprise, devraient être suffisantes pour montrer que Nairobi était en train de coopérer avec la communauté internationale.

"Nous n'avons rien à gagner à cacher Kabuga ici (au Kenya). Nous avons demandé au TPIR d'étendre ses investigations à d'autres juridictions, les activités du gouvernement kenyan défendent clairement notre engagement à cette cause", a affirmé le Pr Saitoti aux journalistes.

Le gouvernement américain a récemment accusé celui du Kenya d'avoir donné l'asile au suspect du génocide rwandais, en fuite depuis le génocide qui a eu lieu dans ce pays d'Afrique Centrale/Est depuis 1994 et qui a coûté la vie à près de 800.000 personnes.

Le TPIR a annoncé qu'il était à la recherche de sanctions contre le Kenya car ce pays n'avait pas arrêté le magnat des affaires (Kabuga), qu'on soupçonnait d'entretenir des relations chaleureuses avec de hauts responsables de la sécurité officiant sous le régime du président Daniel Moi.

Les efforts des Etats-Unis pour faire arrêter le cerveau du génocide du Rwanda ont pris fin tragiquement en 2002, lorsqu'un informateur travaillant pour l'agence de renseignements américaine, l'"American Central Intelligence Agency" (CIA), a été mystérieusement tué dans une banlieue résidentielle de Nairobi.

Les enquêteurs ont découvert plus tard une maison supposée avoir été utilisée par le suspect du génocide rwandais et des voitures de luxe emmenées à la fourrière.

En 2008, l'annonce par la Police kenyane de l'arrestation d'un suspect qui avait les mêmes traits que Kabuga avait rempli de joie les victimes et les survivants du génocide rwandais.

Le suspect s'est révélé plus tard être un universitaire kenyan ayant enseigné à Kigali et qui s'était rendu à Bruxelles plusieurs fois pendant sa carrière. Il a été arrêté à la suite d'une dénonciation dans la banlieue de Nairobi où il était allé faire des provisions dans une épicerie.

Le Pr Saitoti a laissé entendre que certaines capitales occidentales pourraient avoir joué un grand rôle dans l'évasion réussie de Kabuga. Il a affirmé qu'en dépit des efforts du Kenya pour geler ses comptes bancaires, des transactions avaient été menées dans ces comptes à partir de capitales occidentales.

Il a affirmé que les parents et les enfants de Kabuga semblaient jouir de gestes de bonne volonté provenant d'ailleurs, ce qui renforce le mystère qui entoure sa disparition.

Les poursuivants et les sources de renseignements pensent qu'il utilise de multiples passeports avec différents noms et pseudonymes et qu'il est un maître du déguisement qui a réussi à s'échapper des aéroports à travers le monde.

Le président Kagame a indiqué à un réseau de télévisions kenyanes en mars 2009 que Kabuga s'était caché au Kenya à une certaine période mais qu'il se serait enfui.