Nouvelles locales du mercredi 20 janvier 2016
Nouvelles locales

@rib News, 20/01/2016

● Sécurité 

- Des explosions et tirs dans le sud de la capitale se sont fait entendre à 20h50 dans le quartier de Kajiji en zone urbaine de Kanyosha ce mercredi. Les habitants affirment que les explosions ont été si fortes qu’ils ont pensé à leur fin. Quelques minutes plus tard, des tirs ont retenti à la 2e avenue de Musaga comme ont indiqué des sources locales.

- Une tension est perceptible au Lycée communal de Ruhinga en commune de Mugamba  de la province de Bururi. En effet, les élèves ont résisté à l'arrestation de leur directeur Jean Bosco Nkurikiye et la police est allée chercher des renforts tout en embarquant un jeune homme qui habite les environs du lycée. Une source à Mugamba indique que la situation peut à tout moment dégénérer.

- Le recensement mené au sein des forces de défense et de sécurité aurait pour objectif de fausser les proportions ethniques dans ces corps. D’après des informations concordantes, le Sénat s’apprêterait à sortir un rapport concluant sur le surnombre des militaires d’ethnie tutsi, contrairement à ce que prévoit l’Accord d’Arusha et ainsi pouvoir intégrer dans ce corps les jeunes Imbonerakure du CNDD-FDD.

Selon des sources proches de l’Etat-major de l’armée, le recensement commandité par le Sénat Burundais cacherait des visées autre que s’assurer de l’équilibre ethnique au sein des corps de défense et de sécurité tels que prescrit par l’Accord d’Arusha. Ainsi, ces sources révèlent que des militaires ont été ordonnés de « décliner une ethnie qui n’est pas la leur ».

De même, certains militaires n’auraient pas complétés d’eux même les fiches de renseignement, un travail qui aurait été fait par les membres de la commission du Sénat qui se chargeait du recensement. D’après les mêmes informations, les fiches des militaires d’ethnie hutu issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB) mentionnent qu’ils sont d’ethnie tutsi.

Certains militaires estiment que ce recensement mené n’avait pas de raison d’être car l’armée et la police disposent d’un service chargé de l’administration et du personnel rattaché à l’Etat-major où toutes ces données sur les origines et l’ethnie de chaque militaire sont reprises. Cette crainte est renforcée par les récents propos du Major Ntamarerero issu de la rébellion du CNDD-FDD qui préconise « la destruction de toutes les maisons des quartiers dits contestataires du troisième mandat pour rétablir la sécurité ».

Les militaires en colère demandent à la communauté internationale de suivre de près les activités du président du Sénat Révérien Ndikuriyo, des activités qui risquent de créer un chao et approfondir davantage la crise en cours.