Nouvelles locales du vendredi 22 janvier 2016
Nouvelles locales

@rib News, 22/01/2016

Justice et Droit de l’Homme

- Le chef de quartier 5 Ngagara Niyusure Vianey vient d'être arrêté ce vendredi par des militaires qui sont sous les ordres de Darius Ikurakure, commandant du camp Muzinda. Des témoins affirment que le responsable administratif a été arrêté près des bureaux de la commune de Ngagara et qu'il a ensuite été conduit à Cibitoke. Ils ajoutent que ces militaires ont exigé de lui qu'il montre ceux qui ont tiré ce jeudi soir. Mais ils s’interrogent comment des militaires peuvent demander ça, alors que ce sont eux qui sont chargés d'assurer la sécurité. Les proches du chef de quartier craignent pour sa vie.

- Olivier Ingabire, un étudiant de l'Université Burundaise a été embarqué sans ménagement par des policiers ce vendredi. L'interpellation s'est déroulée ce soir dans la 12e avenue du quartier II de la zone Nyakabiga en mairie de Bujumbura. Selon sa famille qui reste inquiète, il est parti vers une destination inconnue.

Diplomatie

- Dans l'attente de la délégation des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, quelques dizaines d'habitants de la capitale de Bujumbura ont été massés ce jeudi à l'endroit appelé Chanic sur la route menant vers l'aéroport international de Bujumbura. Certaines de ces personnes dansaient au rythme de chansons anti MAPROBU. Ces manifestants pro-gouvernementaux étaient venus accueillir ces diplomates qui veulent pousser le gouvernement burundais à ouvrir des pourparlers sérieux avec l’opposition et à accepter l’intervention d’une force africaine de paix dans le pays. Arrêtez d’interférer dans les affaires burundaises” , “un génocide n’arrivera pas” , “nous soutenons nos forces de l’ordre et de sécurité”, “......”, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

- Les 15 diplomates onusiens ont rencontré dans la matinée à Bujumbura le ministre des Affaires étrangères Alain Nyamitwe et le vice-président Gaston Sindimwo, puis des représentants de la société civile, dont les principaux acteurs sont en exil. Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU, accueillis au Burundi par une nuit de violences à Bujumbura, ont tenté, ce vendredi, de convaincre le président Pierre Nkurunziza d’autoriser le déploiement d’une force africaine auquel il s’oppose fermement et de reprendre les discussions avec ses opposants. Le chef de la diplomatie burundaise a déclaré à la presse ce vendredi matin, après avoir rencontré les diplomates, que le gouvernement n’a pas changé de position concernant la MAPROBU après avoir rencontré les ambassadeurs. Aimé Nyamitwe a assuré avoir donné des gages de la volonté du gouvernement de faire progresser le dialogue avec les adversaires du 3e mandat.

- Après sa rencontre avec la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies conduite par l'ambassadrice américaine Samantha Power, le Président Pierre Nkurunziza a fait savoir qui'il était content d'accueillir cette délégation à l'intérieur du pays. Il a toutefois indiqué que la position de son gouvernement à propos des forces d'intervention extérieures reste inchangée. La chef de la délégation onusienne a expliqué qu'en réalité à l'issue des échanges avec les responsables burundais, les résultats ne sont pas satisfaisants. Les deux parties se sont exprimées lors d'un point-presse à Gitega.

Sécurité

- Des tirs à l'arme lourde se sont fait entendre dans le quartier de Rohero 2 non loin des bureaux de la présidence le soir de ce jeudi. Selon un habitant du quartier Rohero II sur le boulevard de l’Uprona, les crépitements d'armes qu’ils ont entendus ne sont pas habituels. Il a ajouté que mêmes des  militaires étaient sur les toîts des maisons. Dans la même foulée, des explosions de grenades se font entendre dans les quartiers de Bwiza de Jabe en plein centre de Bujumbura. Des explosions de grenades sont aussi signalées par des habitants à Musaga un peu plus au sud de Bujumbura non loin de la prison centrale.

- Deux obus sont tombés jeudi soir non loin de la présidence de la République et les habitants du quartier de Rohero II ont parlé de murs qui tremblaient. Le premier engin est tombé dans la parcelle d’un certain Bukera, avenue Kunkiko à quelques rues des bureaux de la présidence. Des vitres et un mur de la maison ont été endommagés par les éclats de l’engin. Des militaires sont vite intervenus et ont ramassé tous les éclats qui étaient dispersés dans la parcelle comme témoigne un habitant du quartier. Le deuxième obus a atterri tout près de l’École Française qui se trouve à deux pas de la présidence.

- Plus de dix personnes ont été blessées dans une attaque à la grenade à la 8ème et 1ère avenue du quartier de Bwiza la nuit de ce jeudi à vendredi. Un habitant de ce quartier fait remarquer que leur quartier était jusque-là calme, mais ces derniers temps ce genre d’attaque est courant. Il ajoute que la police devrait redoubler de vigilance. Pierre Nkurikiye, le porte-parole de la police a donné un bilan de 8 grenades, deux obus explosés, deux policiers blessés au cours de cette nuit. La police a indiqué également qu'un chauffeur transportant deux malfaiteurs a été blessé par des tirs policiers avenue Mao dans le quartier de Rohero. Un fusil Kalachnikov et une grenade ont été saisis dans le véhicule. Les deux occupants de la voiture ont pris la fuite.

- Un jeune homme a été retrouvé mort ce vendredi matin à la 7e avenue de Cibitoke dans le nord de la capitale Bujumbura. Il s'agit d'un élève du lycée municipal deCibitoke du nom de Gloris Kubwimana qui a été tué après l'explosion de grenades et quelques tirs qui ont retenti jeudi dans la nuit dans ce quartier. Certaines sources affirment qu'il a été touché par des balles de policiers. Pour l'heure, la police ne s'est toujours pas exprimée sur les circonstances dans lesquelles le jeune homme a perdu la vie. Des sources proches de la famille confirment que le frère de Gloris a été également blessé au même moment. Un des professeurs du lycée communal Cibitoke estime qu'il est inconcevable qu'un enfant soit tué et que des enquêtes ne soient pas aussitôt menées. Ce même enseignant déplore que la direction de l'établissement ne s'implique pas davantage afin que la vérité puisse jaillir.

Politique

- Des activités du "Dialogue Inter burundais" se déroulent depuis ce jeudi à l'école paramédicale de Gitega. Le panel d'invités compte des représentants de la société civile, des confessions religieuses et des partis politiques. Les minorités Batwa ainsi que les femmes et les jeunes sont également représentés sans oublier l’armée et la Police Nationale Burundaise. Le président de la Commission nationale du dialogue inter burundais (CNDI), Monseigneur Justin Nzoyisaba a exposé les objectifs et le cahier des charges de la commission, le principal objectif étant de consolider la paix, la sécurité et la démocratie. Le secrétaire exécutif de la commission, Festus Ntanyungu est revenu sur les problèmes qui surgissent chaque lendemain d'élections au Burundi. Les participants ont été invités à donner les solutions pour la mise en place d’un gouvernement reconnu par le peuple et l’instauration d’une démocratie durable.