Kigali rejette les allégations de l’ONU sur la formation de rebelles burundais
Sécurité

PANA, 05 février 2016

La ministre rwandaise des Affaires étrangères nie toute implication dans la formation d'insurgés burundais

Kigali, Rwanda - La ministre rwandaise des Affaires étrangères et de la Coopération, Louise Mushikiwabo, a rejeté les allégations selon lesquelles son pays était impliqué dans la formation militaire de réfugiés burundais pour renverser le président burundais, Pierre Nkurunziza

Elle a, dans un e-mail transmis à la PANA à Kigali vendredi, que cette allégation, publiée dans un rapport onusien, ayant fait l’objet d’une fuite, « ne reflète pas la réalité de la situation ».

« Ces allégations non fondées viennent du fait que le Rwanda accueille des réfugiés considérés comme hostiles au gouvernement de Bujumbura, la capitale du Burundi », a déclaré Mme Mushikiwabo dans son e-mail.

Elle a indiqué que ces allégations, dans le rapport onusien, ayant fait l’objet de fuite, qui a recueilli l’information directement auprès des combattants burundais qui leur ont affirmé avoir été recrutés au mois de mai et juin derniers et entraînés militairement pendant deux mois par les Rwandais, étaient sans fondement.

Mme Mushikiwabo a, en outre, déclaré que la crise au Burundi était l’œuvre du pays lui-même et que les gens devraient s’y pencher plutôt que de chercher des  »boucs émissaires ».

Le rapport onusien ayant fait l’objet de fuite intervient quelques mois après l’attention particulière particulière que les autorités burundaises avaient commencé à accorder aux frontières communes avec le Rwanda, depuis la violence liée aux élections qui avait poussé près de 74.000 Burundais à traverser la frontière pour chercher refuge.

La présente situation sécuritaire au Burundi constitue une grande préoccupation pour toute la région de l’Afrique de l’Est et la ministre rwandaise des Affaires étrangères craint que les rebelles Hutu rwandais, opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (Rdc), utilisent la violence pour déstabiliser le Rwanda.

S’exprimant récemment au cours d’une conférence de presse tenue à Kigali, le président rwandais, Paul Kagame, avait déclaré que son souhait était que le peuple burundais règle lui-même ses propres problèmes.

Il avait, en outre, affirmé que le Rwanda n’allait apporter aucun soutien militaire à une quelconque mission d’intervention au Burundi.