Libération de présumés assassins d'un agent de l'OMS au Burundi
Justice

PANA14/07/2008

Kassi MANLANBujumbura,Burundi - Les six présumés assassins de l'ancien représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burundi, l'Ivoirien Kassi Manlan, ont recouvré la liberté, lundi, après plus de cinq ans passés à la prison centrale de Bujumbura, apprend-on de source judiciaire dans la capitale burundaise.

La victime avait été assassinée à son domicile des hauteurs sud de Bujumbura dans la nuit du 20 au 21 novembre 2001. Le corps sans vie de l'ancien représentant de l'OMS au Burundi avait été retrouvé le lendemain sur les rives ouest du lac Tanganyika, bordant la capitale burundaise.

L'affaire est allée de rebondissements en rebondissements, au point que certains éléments de la police nationale, qui faisaient partie d'une commission d'enquête, se sont retrouvés du jour au lendemain derrière les barreaux pour leur rôle présumé dans l'assassinat du Dr Kassi Manlan.

Le Parquet avait requis de lourdes peines d'emprisonnement, allant de 20 ans à la perpétuité, suivant le degré d'implication des uns et des autres dans le plan de liquidation de l'ancien représentant de l'OMS au Burundi.

Les prévenus ont ensuite fait appel du jugement devant la Cour suprême, en juillet 2007, et cette dernière aura attendu plus d'une année pour se prononcer finalement en faveur de leur élargissement.

"Le ministère public a perdu la bataille judiciaire pour n'avoir pas pu établir avec exactitude le mobile et les commanditaires du crime", a estimé, lundi, l'un des avocats de la défense des prévenus, Me Marc Birihanyuma.

Le procès s'achève ainsi en queue de poisson et sur la seule hypothèse, longtemps accréditée par les médias locaux d'investigation, d'un crime qui aurait été perpétré par des homme de paille pour empêcher la publication d'un rapport portant détournement de millions de dollars de l'OMS destinés à la lutte contre une épidémie de la malaria qui faisait rage à l'époque des faits.