Au moins 20 personnes blessées par l’explosion d’une grenade à Bujumbura
Sécurité

PANA, 11 février 2016

 Bujumbura, Burundi - Au moins 20 personnes ont été blessées, dont 9 dans un état grave, suite à un attentat non revendiqué à la grenade, jeudi en début d’après-midi à Buyenzi, un quartier populaire d’affaires situé dans le périmètre du centre-ville de Bujumbura, selon les témoins de la scène.

L’auteur de l’attentat a pu continuer sa route à bord d’une moto après avoir opéré son coup dans l’un des quartiers très vivants de Bujumbura au niveau du commerce de toutes sortes, d’après les mêmes témoins.

Les débits de boissons sont d’autres lieux qui essuient régulièrement des attentats à la grenade que les forces de l’ordre assimilent généralement à des «actes de terrorisme» jamais revendiqués.

Les grenades sont les engins les plus utilisés pour perpétuer l’insécurité, principalement à Bujumbura, la capitale du Burundi qui ne connait pas de répit depuis l’éclatement, fin avril dernier, d’un conflit électoral mal résolu entre le pouvoir et l’opposition.

On estime déjà à plus de 400 personnes qui ont perdu, à ce jour, la vie dans les violences électorales persistantes au Burundi qui sont encore à l’origine de plusieurs milliers d’autres réfugiés.

La situation est devenue également préoccupante pour la communauté internationale dont les initiatives tardent cependant à produire de résultats palpables à cause de la radicalisation des positions des protagonistes de la crise au Burundi.

L’Union africaine (UA) en était arrivée à proposer de déployer une « mission africaine de prévention et de protection au Burundi » (Maprobu) qui a buté sur le refus du gouvernement burundais par souci de préserver la souveraineté nationale et en l’absence de raison sécuritaire valable qui la justifierait.

Une délégation de cinq chefs d’Etat et de gouvernement a reçu un mandat de l’UA pour se rendre sur place au Burundi dans le but de convaincre les acteurs politiques locaux de la nécessité d’un dialogue inclusif et d’une force de stabilisation de la situation du pays.

La crainte générale au sein de la communauté internationale est que l’enlisement d’une crise qui a déjà trop duré ne finisse par se transformer en une nouvelle guerre civile, 15 ans après celle de 1993 à 2006 qui a fait au moins 300.000 morts et poussé en exil autour d’un million d’autres.

La crise commence à prendre encore une dimension sous-régionale avec de fortes tensions déjà palpables dans les relations du Burundi avec le Rwanda voisin.