Burundi : La rue exprime sa colère contre le Rwanda et Kagame
Politique

BBC Afrique, 13 février 2016

Le Burundi proteste contre Kagame

 Des centaines de Burundais ont manifesté dans les rues de plusieurs communes au Burundi, accusant le Rwanda de vouloir déstabiliser leur pays.

A Bujumbura, les manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade du Rwanda, à l'appel du gouvernement. Ils scandaient des slogans hostiles à ce pays voisin et à son président Paul Kagame.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés à la place de l’Indépendance, dans le centre-ville de Bujumbura pour une marche qui les a conduits à l’ambassade du Rwanda.

Les manifestants étaient pour la plupart des jeunes. Certains d’entre eux étaient montés sur des motos-taxis, des vélos, etc. Ils se sont arrêtés devant l’ambassade du Rwanda, qui était fermée, pour scander des slogans accusant le président Paul Kagame de travailler à "la déstabilisation du Burundi".

"Nous sommes venus dénoncer Kagame, qui est en train de former des Burundais vivant au Rwanda, pour qu’ils viennent attaquer le Burundi. Nous sommes en paix. Nous n’avons pas besoin de lui (…) Qu’il nous laisse tranquille", a soutenu une manifestante âgée d’une cinquantaine d’années.

Sur des pancartes étaient écrits des slogans : "Nous dénonçons l’agression du Rwanda contre le Burundi", "Nous rejetons tout dialogue avec les putschistes et les terroristes", etc.

Les manifestants s’étaient munis de la paille, qu’ils ont jetée en l’air, un signe de déconsidération au Burundi.

"Nous sommes ici pour dénoncer le Rwanda et son président", a réagi le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, à la tête de la manifestation.

Il a accusé le président rwandais Paul Kagame de de vouloir "faire la guerre au Burundi".

Depuis l’éclatement de la crise politique au Burundi, les relations de ce pays avec le Rwanda ne cessent de se détériorer.

Bujumbura accuse Kigali d’accueillir des personnes qui ont tenté en mai dernier de renverser le président Pierre Nkurunziza et d’entraîner des jeunes chargés d’attaquer le Burundi, ce que le Rwanda a toujours démenti.