Besigye conteste la victoire de Museveni
Afrique

BBC Afrique, 21 février 2016

 Les Ougandais viennent d’assister au "processus électoral le plus frauduleux" de l’histoire du pays, a déclaré Kizza Besigye (photo), qui est placé en résidence surveillée depuis son arrestation survenue le jour du scrutin. Dans un communiqué, il a qualifié la présidentielle de "farce" et de "coup d’Etat".

Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda depuis 30 ans, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans. Les résultats publiés samedi le créditent de près de 61 % des suffrages, contre 35 % pour Kizza Besigye.

Des observateurs indépendants des élections, notamment ceux de l’Union eropéenne et du Commonwealth, ont estimé que la présidentielle ougandaise s’est déroulée dans un climat de peur et d’intimidation.

"Ma maison est encerclée et les gens sont interdits d’accès. Je ne suis pas autorisé à en sortir (…) Je n’ai pas accès à internet non plus", a déclaré M. Besigye dans un communiqué. Il est arrêté depuis jeudi, à la suite de violences liées aux élections.

L’ancien Premier ministre Amama Mbabazi, l’un des chefs de l’opposition, candidat à l’élection présidentielle, aurait été arrêté et placé en résidence surveillée.

L’opposition "n’a pas été en mesure de proposer une alternative" au programme de M. Museveni, a déclaré, dans un communiqué, le Mouvement de la résistance nationale, le parti du chef de l’Etat déclaré vainqueur du scrutin présidentiel.

Les Etats-Unis ont dénoncé samedi l’arrestation du chef de l’opposition ougandaise.

"Nous réclamons sa libération immédiate", a lancé Mark Toner, un adjoint du porte-parole de la Maison Blanche.

Il a aussi réclamé le rétablissement, dans le pays, des réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et WhatsApp par les autorités ougandaises.