Après le Conseil de sécurité, l’ONU dépêche son Secrétaire général au Burundi
Diplomatie

RFI, 22-02-2016

Burundi : rencontre attendue entre Ban Ki-moon et Pierre Nkurunziza

 Quelques semaines après le Conseil de sécurité, le Burundi s’apprête à recevoir ce lundi une visite de Ban Ki-moon (photo).

Dans les deux cas, l’objectif est d’aider le pays sorti d’une longue guerre civile meurtrière il y a dix ans, à ne pas retomber dans un nouveau conflit, alors qu’il a sombré dans la violence depuis la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat fin avril 2015.

Mais la mission du secrétaire général des Nations unies s’annonce délicate. L'heure est à la crispation : refus d’un dialogue avec l’opposition en exil, refus d’une force d’interposition de l’Union africaine ou multiplications de manifestations hostile au Rwanda et à son président, accusés d’entraîner et d’armer de nouvelles rébellions burundaises.

Ban Ki-moon doit arriver au Burundi ce lundi en fin d’après-midi pour une visite très attendue dans ce pays des Grands Lacs plongé dans une profonde crise politique depuis bientôt dix mois. A moins d’un changement de dernière minute, le secrétaire général de l’ONU devrait rencontrer le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain-Aimé Nyamitwe, la classe politique, dont les quelques figures d’opposition qui n’ont pas fui en exil.

Et surtout, le président Pierre Nkurunziza mardi matin. Ce sera « le moment fort » de cette visite selon des sources onusiennes, car Ban Ki-moon va tenter de peser de tout son poids sur le président burundais pour qu’il « accepte enfin un dialogue inclusif et sans condition », un sujet sur lequel il s’est montré intransigeant jusqu’ici.

Droits de l'homme

Autre sujet de préoccupation, le secrétaire général de l’ONU devrait aborder la question « des violations massives des droits de l’homme au Burundi ». « Nous espérons qu’il parviendra à convaincre le président burundais d’accepter une véritable enquête internationale sur ces allégations », explique un diplomate en poste à Bujumbura.

Aujourd’hui, la communauté internationale « se réjouit de petits gestes faits par le pouvoir burundais avant cette visite », affirme-t-il, en parlant notamment de l’annulation de quelques mandats d’arrêt internationaux contre des opposants, de la réouverture de deux radios privées ou encore de l’acceptation d’une mission de trois experts mandatés par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Tout le monde espère donc que Pierre Nkurunziza va profiter de cette visite « pour transformer l’essai », mais sans trop se faire d’illusions.