Crise Burundi-Rwanda : UIP et Parlements de la CIRGL sollicités pour une médiation
Diplomatie

PANA, 22 février 2016

Des députés de l’UIP et de la CIRGL sollicités pour une médiation dans le différend entre le Burundi et le Rwanda

Bujumbura, Burundi - Des députés de l’Union interparlementaire (UIP) mondiale et ceux du Forum des Parlements de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont été sollicités, lundi, par l’Assemblée nationale, au premier jour d’une émission conjointe d’information de 72 heures, pour conduire une médiation entre le Burundi et le Rwanda, deux voisins au bord de la rupture, en s’accusant d'une déstabilisation mutuelle depuis des mois.

La vieille organisation internationale (née en 1898) de l’UIP ne manque pas d’expertise en œuvrant principalement pour la paix, dans le monde, la coopération entre les peuples et la consolidation d’une «démocratie représentative», en étroite collaboration avec les Nations Unies.

Le jeune forum parlementaire africain des années 2000, quant à lui, représente 11 Etats membres et aide aussi à instaurer une paix durable dans une région des Grands Lacs longtemps minée par des conflits transfrontaliers.

C’est sur ces deux organisations spécialisées en matière de résolution pacifique des conflits que l’Assemblée nationale a porté son choix pour apaiser des relations au plus bas avec le Rwanda qui formerait et armerait, notamment, des opposants aux fins de renverser le pouvoir en place au Burundi.

Des accusations moins ouvertes sont portées contre le pouvoir burundais de donner l’hospitalité à des éléments résiduels de la rébellion des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDRL), dont certains sont présumés auteurs du génocide de 1994 et veulent encore revenir pour déstabiliser le pays d’origine.

Plusieurs rendez-vous attendent les membres de la mission parlementaire conjointe qui ont réservé, lundi, la primeur au président de l’Assemblée nationale, en même temps qu’au président du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, parti au pouvoir), Pascal Nyabenda.

Son collègue du Sénat, Révérien Ndikuriyo devrait également recevoir, dans la même journée, la délégation parlementaire étrangère dont la présence dans le pays fait l’objet d’une large publicité dans les médias publics.

Les délégations étrangères s’étaient faites rares et celles qui viennent aujourd’hui sont prises à témoin par le gouvernement pour dire que le Burundi est redevenu «fréquentable» et la crise se trouve derrière lui.

Les 15 ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies avaient été accueillis par le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, en province au mois de janvier dernier pour leur prouver que la situation du pays n’était pas si grave que le rapportaient les médias étrangers.

Celle de l’UIP et de la CIRGL a été également acheminée par route, lundi, à Rumonge, une province du Sud-ouest, pour « goûter » au débat du dialogue national de sortie de crise et faire connaissance en même temps d’avec les réalités du pays profond.

Un dialogue inter-burundais qui n’inclut cependant pas les principaux leaders politiques de l’opposition qui ont fui la crise à l’étranger

A son retour, la délégation prévoit encore de rencontrer certains membres du gouvernement burundais, les responsables des partis politiques présents dans le pays, ceux des confessions religieuses ainsi que les représentants du système des Nations Unies, de l’Union africaine et de la CIRGL œuvrant au Burundi

Du 25 au 27 février, il est prévu que la délégation se rende à Kampala, en Ouganda, pour des entretiens avec le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, en même temps responsable d’une médiation sous-régionale en panne depuis des mois sur la crise au Burundi.