Un meurtre non élucidé au Burundi
Sécurité

L’Humanité, 31 décembre 2009

Deux ans après la mort d’une humanitaire, ACF s’indigne des lenteurs de l’enquête.

Agnès DuryIl y a tout juste deux ans, le 31 décembre 2007, Agnès Dury, une psychologue française de trente et un ans en mission au Burundi pour l’association Action contre la faim (ACF), a été tuée au cours d’une fusillade dans la ville de Ruyigi, dans l’est du pays. La voiture dans laquelle se trouvaient cinq personnes, dont trois expatriées de l’ONG française, a été délibérément prise pour cible.

« Ce n’est pas un crime crapuleux. Il n’y a pas eu de demande d’extorsion de fonds, de biens ou d’abus sur les personnes », expliquait alors le président d’ACF. « La voiture portait les logos d’Action contre la faim, jamais nous n’avions reçu de menace. Nos équipes sont présentes sur place depuis plusieurs années, on ne comprend absolument pas ce qui a pu se passer », ajoutait François Danel (voir l’Humanité du 3 janvier 2008).

Deux ans après l’assassinat d’Agnès Dury, les interrogations demeurent. Les enquêtes françaises et burundaises piétinent. « S’il est indéniable que les enquêtes menées par les autorités burundaises et françaises ont progressé au cours de la première année d’investigation, cette deuxième année nous laisse devant un constat inquiétant ; nous assistons à une stagnation progressive de la recherche de la vérité et de l’exploitation des différentes pistes d’enquête », s’indigne ACF dans un communiqué.

Selon ACF, le premier déplacement sur le terrain des enquêteurs au printemps 2008 a permis « d’identifier diverses pistes ». Mais 2009 a été caractérisée par « l’absence d’évolution majeure dans les enquêtes au cours de l’année ». L’ONG demande que « le départ des enquêteurs français pour le Burundi soit officiellement annoncé et qu’une date précise soit fixée ». Plus le temps passe, plus la perspective d’élucider ce meurtre s’éloigne.

Damien Roustel