Des chefs d'Etat africains au Burundi pour relancer le dialogue
Diplomatie

@rib News, 25/02/2016 – Source AFP

Le président sud-africain Jacob Zuma est arrivé jeudi matin dans la capitale burundaise où, à la tête d'une délégation de l'Union africaine, il tentera de convaincre le pouvoir et son opposition de relancer un dialogue de sortie de crise, a-t-on constaté.

Outre M. Zuma, les présidents mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, sénégalais Macky Sall [photo, à son arrivée à Bujumbura], gabonais Ali Bongo Ondimba et le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn font partie de cette délégation dont le principe avait été arrêté lors du dernier sommet de l'Union africaine fin janvier.

La venue des chefs d'Etat africains relève d'une offensive diplomatique plus globale pour tenter de trouver une sortie de crise pacifique au Burundi.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, lui-même à Bujumbura lundi et mardi, a assuré avoir obtenu des garanties du président Nkurunziza qu'un dialogue inclusif serait de nouveau engagé.

Les précédentes tentatives de dialogue ont échoué, le gouvernement burundais refusant de discuter avec une partie de son opposition.

"Les chefs d'Etat (africains) viennent consulter le gouvernement et les autres acteurs concernés sur la relance d'un dialogue inclusif au Burundi", a confirmé à l'AFP un diplomate africain à Bujumbura, sous couvert d'anonymat.

"La question d'un déploiement d'une force au Burundi n'est pas à l'ordre du jour", a-t-il ajouté.

L'Union africaine avait décidé en décembre de déployer une force de 5.000 hommes au Burundi, pour enrayer la spirale des violences. Mais, devant l'opposition farouche du président Nkurunziza et celle de plusieurs chefs d'Etat lors du sommet fin janvier, elle a renoncé à cette idée.

Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat. Ce faisant, selon ses opposants, il a violé la constitution ainsi que l'Accord d'Arusha qui mit fin à la guerre civile entre 1993 et 2006 (300.000 morts).

Ces violences, désormais armées, ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240.000 personnes à quitter le pays. Des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé l'existence de fosses communes, de nombreux cas d'exécutions sommaires, d'assassinats ciblés et exigé une enquête internationale.