Des experts onusiens ont entamé une mission d’enquête au Burundi
Droits de l'Homme

PANA, 01 mars 2016

Des experts onusiens pour enquêter sur la situation préoccupante des droits humains au Burundi

 Bujumbura, Burundi - Des experts indépendants des Nations unies ont entamé, mardi, une mission d’enquête de huit jours sur la situation des droits humains au Burundi où est repartie de plus bel, la veille, une vive polémique sur l’existence présumée de fosses communes contenant des dizaines, pour certains, des centaines, pour d’autres, de corps des victimes d’une violente crise politique dans le pays, apprend-on de source officielle à Bujumbura.

A la tête de la délégation figure Christof Heyns, l’actuel rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires.

Les deux autres membres de la délégation sont Mme Maya Sahli-Fadel, la rapporteuse spéciale de l’Union africaine (Ua) sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées et les migrants en Afrique, et Pablo de Greiff, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition.

Le programme de la mission indique que les experts vont rencontrer différentes autorités gouvernementales du pays hôte, les membres de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), les représentants des organisations non gouvernementales internationales ainsi que ceux du système des Nations unies basés au Burundi.

A l’issue de leurs enquêtes, les trois experts vont présenter un rapport préliminaire au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le 21 mars 2016.

Ce n’est qu’en septembre 2016 que le rapport final sera présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Les Nations unies estiment déjà à au moins 400 tués et autour de 240.000 autres citoyens burundais qui ont été poussé à l’exil par la crise.

Le haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme a encore alerté, plus récemment, sur l’existence présumée d’au moins neuf fosses communes pouvant contenir plus de cent corps autour de Bujumbura, la capitale burundaise.

Le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, de son côté, a chargé les opposants au troisième mandat présidentiel controversé d’une fosse commune découverte lundi dans la capitale burundaise, et supposée contenir des restes d’au moins 30 personnes.

Selon la même source, c’est grâce au témoignage de l’un de ceux qui ont participé à ces forfaits que la découverte a été faite à Mutakura, l’un des quartiers contestataires du nord de Bujumbura.