Nouvelles locales du vendredi 04 mars 2016
Nouvelles locales

@rib News, 04/03/2016

 Justice et Droits de l’Homme

- Apres dix jours d'incarcération dans un cachot du Service National de Renseignement, le jeune lieutenant Aristide Mbonicura (photo) passe sa première nuit à la prison centrale de Mpimba. Il a été entendu par un juge du parquet de Bujumbura qui l'a inculpé pour participation à des bandes armées et atteinte à la sûreté intérieure du pays. Aristide Mbonicura avait été arrêté par la police sur la RN 7, non loin de son école, l'Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM) et aussitôt conduit au camp Muha avant d'être acheminé au SNR. Il avait été accusé d'être parmi les personnes jetant des grenades dans la capitale Bujumbura. L'autre nouveau "locataire" ce vendredi soir de la prison centrale de Bujumbura est Jean Butoyi. Ce jeune papa de deux enfants a été interpellé ce lundi dans le cadre de l'affaire de la fosse commune mise au jour dans le quartier de Mutakura.

● Politique

- Le président Pierre Nkurunziza a lancé officiellement ce vendredi à Kayanza la phase opérationnelle des activités de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Dans son discours, le chef de l'État a comparé le passé du Burundi à une maladie, la malaria dont les médicaments sont amers. Toutefois, on doit les prendre sinon on meurt. C'est pourquoi tous les burundais doivent être courageux pour faire face à leur passé. Nous devons mettre un terme aux mensonges et manipulations qui ont été à la base de massacres d'une multitude de gens dans le passé et ont poussé d'autres à prendre le chemin de l'exil. Nous devons planter une nouvelle semence de vérité dans notre pays le Burundi, a lancé le président burundais.

- Le président de l’alliance des Démocrates pour le changement « ADC-IKIBIRI » se dit très satisfait de la nomination de l’ancien président de la République unie de la Tanzanie, Benjamin Mkapa au poste du co-médiateur dans la crise burundaise. Selon Léonce Ngendakumana, Monsieur Mkapa est le mieux indiqué pour aider les burundais car lors du lancement des négociations d’Arusha était présent et même à la clôture de ces négociations en 2000. En ce qui concerne la nomination d’un burundais Libérat Mpfumukeko comme secrétaire Général de l’East African Comminuty, l’opposant, Léonce Ngendakumana estime que même si ce nouveau Secrétaire Général de l’EAC serait mal intentionné, ne pourrait pas influencer négativement le dialogue qui se mènera à l’étranger sous la médiation internationale. De même, le parti au pouvoir CNDD-FDD salut la désignation de Benjamin Mkapa au poste du co-facilitateur. Le président de ce parti le député Pascal Nyabenda souligne toutefois qu’ils ne négocieront pas avec ceux qui sont poursuivis par la justice ou les « putschistes ».

● Economie

- Les travailleurs de la Régie National des Postes contestent une décision de recouvrement forcé des gratifications qui leur ont été octroyées au mois de janvier 2016. Cette décision fait suite à une correspondance du 12 janvier 2016 du ministre des finances adressée aux différents responsables des entreprises paraétatiques de recouvrer les frais donnés dans le cadre des annales, primes et indemnités conjoncturelles qui ont été octroyées au mois de janvier 2016.

Les travailleurs de cette entreprise disent ne pas comprendre cette décision car comme ils l’expliquent, la Poste étant une entité paraétatique donc à autonomie de gestion il est incompréhensible que le ministre des finances vienne s’ingérer dans sa gestion. Après une réunion que les travailleurs de la Poste ont eue avec la direction de l’entreprise, une période de 3 jours leur a été donnée pour qu’une réponse leur soit donnée.

- Le taux de chômage augmente du jour au jour au Burundi. Cela se remarque lorsque des entreprises lancent des appels d’offre. Un grand nombre de gens postulent. Le cas du recrutement à l’Office Burundais des Recettes OBR de ce Jeudi 3 Mars est plus parlant. Plus de 2 milles candidats ont été sélectionnés afin de faire l’examen pour seulement 130 places disponibles. Un autre exemple le plus récent est celui de la BRARUDI qui avait lancé un appel d’offre au mois de décembre l’année passée.

Pour 8 places vacantes, plus de 4000 personnes avaient postulé. Certaines personnes rencontrées qui venaient de passer l’examen à l’OBR ce jeudi 3 mars 2016, disent qu’ils n’ont aucun espoir d’être retenus. Des jeunes diplômés passent de longues années sans obtenir du travail. Il y a ceux qui préfèrent partir à l’étranger pour y chercher du travail alors que d’autres exercent des métiers qui ne sont pas liés à leurs qualifications. Au Burundi il n y a pas de statistiques pour savoir le nombre exact de chômeurs.

- Les recettes collectées au mois de Février 2016 à l’Office Burundais des Recettes sont estimées à 43,9 milliards de francs Bu alors. Selon les prévisions l’Office Burundais des Recettes attend 48,1 milliards de francs bu soit un écart de 4,2 milliards soit 8,7%. Avec le mois de Janvier, l’OBR a déjà collecté autour de 91,6 milliards. Pour la même période de l’année 2015, les caisses de l’Etat avaient enregistré 99,2 milliards soit une diminution de 7,5%.

● Sécurité

- Les habitants du site de déplacés de Ruhororo dans la province Ngozi disent craindre pour leur sécurité suite à la mise en place d’un comité dit de sécurité par l’administrateur. Ces habitants disent que ce comité a été mis en place par l’administration communale sans qu’ils soient consultés. En plus, ils regrettent t que les membres de ce comité sont des personnes étrangères au camp. Ils trouvent que ce comité de 30 personnes a été choisi pour les surveiller. Ils soupçonnent par ailleurs que c’est ce comité qui désigne les jeunes qui sont par la suite arrêtés. Si ce comité avait pour objectif de préserver leur sécurité, ils estiment qu’ils devraient être associés dans sa mise en place et trouvent qu’il doit y avoir un agenda caché.

La décision de mise en place de ce comité a été subséquente à l’arrestation d’un jeune de ce camp qui était accusé d’avoir agressé l’administrateur. Les habitants du site font savoir que ce jeune a été arrêté après qu’il se soit opposé à la saisie de bières prohibées lors d’une perquisition faite dans le site. Suite à la peur qui règne dans ce site de déplacé de Ruhororo, 5 jeunes ont déjà pris fuite.

- Des militaires ont été déployés très tôt ce vendredi matin autour du quartier IV, zone Ngagara commune Ntahangwa. Les habitants de ce quartier n’avaient pas le droit de sortir de leurs ménages. Les fonctionnaires, les élèves et les travailleurs privés sont allés au service avec retard. Beaucoup de policiers sont entrés dans le quartier pour faire une fouille perquisition. L’opération se faisait maison par maison pour chercher des armes. Les policiers avaient des détecteurs des métaux. Des munitions retrouvées aux alentours de l’école primaire de ce quartier auraient motivé cette perquisition. Les habitants de la zone Ngagara s’inquiètent de ces fouilles qui sont chaque fois dirigées contre les quartiers contestataires. Certains habitants de cette zone pensent que la police cache des armes dans ces quartiers pour les récupérer après afin de justifier des fouilles et des arrestations des jeunes de ces mêmes quartiers. Dans la même matinée de ce vendredi des fouilles perquisitions ont été organisées au quartier Nyakabiga II et Jabe respectivement dans les zones Bwiza et Nyakabiga commune Mukaza en mairie de Bujumbura.

- Quatre explosions se sont fait entendre à la gare du nord en zone Kamenge vers 11h de ce vendredi. Des habitants parlent de grosses explosions qui ont été suivies par des tirs à l'arme automatique. D'autres explosions ont touché la zone urbaine de Kinama frontalière de Kamenge. Un témoin indique que l'attaque à la grenade a visé une place de lavage de motos et vélos où deux engins ont été lancés. Plusieurs sources parlent de blessés conduits à l'hôpital Roi Khaled. Des témoins parlent de policiers accompagnés d'imbonerakure qui arrêtent des passants, toujours dans la zone de Kinama suite à ces explosions.

Santé

- La fièvre aphteuse dite Suna en Kirundi frappe 6 provinces du Burundi dans ces derniers jours. Les provinces de Bururi, Rumonge et Makamba au sud, Bujumbura à l’ouest, Mwaro au centre et Cankuzo à l’est sont plus touchées par cette maladie qui menaces les vaches. Docteur Déogratias Nsanganiyumwami, directeur de la santé animale au Burundi indique que cette maladie est normalement soignée de façon préventive chaque année. Toutefois, confirme Mr Nsanganiyumwami, cette année les médicaments de vaccination ne sont pas encore commandés parce qu’un appel d’offre pour la fourniture des vaccins est toujours en cours de préparation. La plupart des fois, la fièvre aphteuse est propagée par des vaches qui viennent de la Tanzanie. Un centre de quarantaine a été construit dans la province de Cankuzo à l’est du Burundi à la frontière Burundo-Tanzanienne pour parer à ce problème. Docteur Déogratias Nsanganiyumwami nous parle des signes de la fièvre aphteuse.