Accusé au Canada, un curé Burundais reçoit le soutien de ses paroissiens
Société

Journal de Montréal, 14 mars 2016

Des fidèles soutiennent leur prêtre accusé d’agression

 VAL-D'OR | Un prêtre d’origine africaine venu en Abitibi professer la Bonne Nouvelle est accusé d’agression sexuelle, de voies de fait et de séquestration sur une femme âgée de 77 ans.

Charles Bizimana (photo), 44 ans, est arrivé du Burundi en 2014 pour un contrat de trois ans afin de combler la pénurie d’hommes de foi en Abitibi.

Le curé de la paroisse de Val-d’Or, Léandre Lapointe, affirme que l’abbé Buzimana, qui occupait le poste de vicaire, a été recruté et lui a été confié par l’évêque d’Amos, Gilles Lemay, afin qu’il puisse s’intégrer au Québec. «Il ne s’est pas intégré, mais il s’est désintégré. C’est dégueulasse une histoire comme ça. C’est un énorme choc dans la communauté. Depuis une semaine, je ramasse les larmes et les réactions. C’est très triste une histoire comme ça et on en a trop vu au Québec. Cette fois, ça vient de l’étranger», s’est-il indigné.

«Un saint»

Plusieurs paroissiens de Val-d’Or étaient sous le choc à la suite de l’arrestation de celui qui célébrait les baptêmes, les mariages, et qui faisait la liturgie aux enfants.

«Je ne crois pas à cette histoire. J’aimerais beaucoup avoir la version de Charles (Bizimana). Mais il ne se défendra pas. C’est un saint cet homme-là», a protesté Noëlla Riendeau.

Une des responsables du comité liturgique à Val-d’Or, Micheline Robichaud, continuera de soutenir le prêtre Bizimana. «Oui je l’aime encore. Pour moi, il représente l’humilité de Dieu. C’est un homme effacé et apprécié de tous. Personne n’est parfait, mais que celui qui n’a jamais pêché lui lance la première pierre», a-t-elle dit.

Selon elle, plusieurs personnes ont pleuré pendant les messes de samedi et dimanche lorsqu’on leur a annoncé la nouvelle.

Vie et mœurs saines

Le chancelier du diocèse d’Amos, le père Lourdy Dorismond, affirme que l’évêque du diocèse de Bururi au Burundi avait donné toutes les assurances que M. Bizimana avait de bonnes vie et mœurs avant de venir au Québec. «Le processus de sélection est très long. Il y a eu plusieurs contacts entre l’évêque d’Amos et celui du Burundi qui a donné toutes les assurances», a-t-il dit.

M. Bizimana a été remis en liberté hier après une semaine en détention. L’évêché d’Amos s’est engagé à verser une caution de 5000 $ et hébergera l’accusé pendant les procédures.

DAVID PRINCE