La Justice burundaise minée de l’intérieur par la corruption
Justice

PANA, 14 mars 2016

 Bujumbura, Burundi - La nouvelle ministre de la Justice et Garde des sceaux, Mme Aimée Laurentine Kanyana, a tapé du poing sur la table, mardi, au bout d’un round de six mois d’observation du "phénomène généralisé" de la corruption qui ne sera plus toléré, tant qu’elle dirigerait le secteur judiciaire du Burundi, a-t-elle avisé.

"J’ai reçu des plaintes par courrier ou à travers des audiences et il apparaît clair que le phénomène de la corruption monte comme une fonction exponentielle au ministère", a expliqué la Garde des Sceaux au cours d’un point de presse-bilan depuis sa prises des fonctions, il y a six mois.

Brandissant à la fois le bâton et la carotte, elle a dit vouloir fermer les yeux sur le passé pour être plus sévère dans l’avenir envers les incorrigibles.

Avec un personnel aux mains propres, "nous parviendrons à imprimer un renouveau à la justice burundaise de sorte qu’elle ne soit plus une source des conflits sociaux à cause de la corruption", a-t-elle souligné, en substance.

La sortie médiatique a fait bondir ceux de l’opinion peu habitués à un ton pareil et résolu de la part des officiels contre un phénomène de corruption ou de pots de vin, qu’on dit «généralisé» au Burundi.

Un rapport de "Transparency International" avait classé, en 2015, le Burundi au 8ème rang des pays africains les plus corrompus.

La 1ème place était revenue à la Somalie, la 2ème au Sud Soudan, la 3ème à la Guinée-Bissau, la 4ème à la Guinée équatoriale, la 5ème au Tchad, la 6ème à l’Erythrée, la 7ème au Zimbabwe, la 9ème à la République démocratique du Congo(Rdc) et la 10ème au Congo-Brazzaville.

Le Burundi ferme encore la marche dans une série de récents rapports sur la corruption au niveau de la Communauté de l’Afrique de l’Est/East african community (Cae/Eac).

La communauté de libre circulation des biens et des personnes lie le Burundi au Kenya, au Rwanda, à la Tanzanie et à l’Ouganda.