Somalie : le Burundi et l'Ouganda "prêts à renforcer" leurs troupes
Afrique

@rib News, 09/01/2010 – Source AFP

Lt-Général Germain NiyoyankanaLe Burundi et l'Ouganda se sont dits vendredi "prêts à renforcer" leurs troupes engagées à Mogadiscio au sein de la force de paix de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), à la condition d'un soutien international accru en équipements militaires.

"Si le matériel dont nous avons besoin est disponible, (...), nous avons des troupes qui sont en Somalie (...), nous sommes prêts à les renforcer", a déclaré le ministre burundais de la Défense, le général Germain Niyoyankana.

Le général Niyoyankana s'exprimait au cours d'une conférence de presse à Bujumbura à l'issue d'une "réunion de travail" consacrée à la Somalie avec son homologue ougandais, Crispus Kiyonga.

Le Burundi et l'Ouganda sont actuellement les seuls pays contributeurs de l'Amisom, qui intervient à Mogadiscio en soutien au très affaibli gouvernement de transition somalien (TFG).

Cette force de paix totalise environ 5.500 hommes, loin des 8.000 promis lors de son lancement en mars 2007.

"Il y a des conditions (à l'envoi d'éventuels renforts en hommes, ndlr), nous voulons les mettre en exergue pour que le renforcement de notre dispositif sur le terrain puisse nous donner des chances d'aboutir au succès", a souligné le général Niyoyankana.

Les ministres burundais et ougandais ont ainsi demandé à la communauté internationale "de renforcer les forces de défense terrestre et de mettre sur pied une capacité de défense aérienne et maritime", avec notamment l'envoi d'hélicoptères et de nouveaux blindés.

Le Burundi, qui a déjà envoyé trois bataillons sur place (soit environ 2.000 hommes), est en train d'entraîner un quatrième bataillon de 850 soldats qui "pourraient être envoyé en renforts si les conditions sont réunies", a expliqué à l'AFP un officier supérieur burundais, sous couvert d'anonymat.

Un nouveau bataillon ougandais est également attendu à partir de mars 2010 avec l'appui des Etats Unis, selon l'UA.

Le général Niyoyankana a appelé d'autres pays africains, "même ceux qui n'avaient pas promis de forces, à envoyer des troupes additionnelles pour que la Somalie puisse recouvrer la paix et éviter au monde de nouvelles attaques".

"Il n'y a pas de paix à maintenir (en Somalie), il faut plutôt la chercher", est-il par ailleurs estimé dans le communiqué publié à l'issue de la rencontre.

L'Amisom est la seule force étrangère déployée dans ce pays en guerre civile depuis 1991 et est régulièrement la cible des attaques des insurgés islamistes somaliens dans sa zone d'opération limitée à quelques quartiers de la capitale.

L'UA a décidé vendredi de prolonger une nouvelle fois pour six mois le mandat de cette force, insistant cependant sur la nécessité d'un plus grand soutien de la communauté internationale.

Elle est considérée par les islamistes opposés au TFG, dont les shebab qui ont prêté publiquement allégeance au réseau terroriste Al Qaïda, comme une "force d'occupation".